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« Ce sera le plus malin qui gagnera Paris-Roubaix et pas forcément le plus fort »
Mais avant cela, Thierry Gouvenou a donc évoqué l’attraction de cette 122e édition : la venue de Tadej Pogacar, une première pour le vainqueur sortant du Tour de France depuis 1991 et Greg LeMond. « L’arrivée de Tadej Pogacar, c’est quand même un moment exceptionnel. On attend la venue du dernier vainqueur du Tour de France depuis 34 ans… et voilà, c’est pour 2025 ! On est impatients. On sait qu’il est ultra dominateur en ce moment. Par contre, on ne sait pas comment il va se comporter sur Paris-Roubaix. Si on peut gagner Paris-Roubaix sans l’avoir fait avant ? Si on regarde les statistiques, non… mais avec lui, on ne sait jamais. Il tape à la porte de la légende du cyclisme, il est de la grandeur d’un Eddy Merckx, et il a envie d’ajouter ce Monument à son palmarès. Pour l’instant, rien ne lui résiste », explique-t-il.
« Mais le vrai adversaire de Pogacar, c’est en premier lieu le parcours, et ce sera intéressant de le jauger dessus, avec 55 km de pavés redoutables. On peut penser qu’ils vont quand même l’éreinter. Après ça seulement, il devra s’occuper de la concurrence, avec des coureurs à leur top comme Mathieu van der Poel, Filippo Ganna, Mads Pedersen, et un Wout Van Aert qui revient bien. Cela promet énormément, et on peut penser que ce sera le plus malin qui gagnera Paris-Roubaix », pronostique Gouvenou.
Take a look at the new approach to the Trouée d’Arenberg ?
Découvrez la nouvelle approche de la Trouée d’Arenberg ?#ParisRoubaix pic.twitter.com/dza8anM4te
— Paris-Roubaix (@parisroubaix) April 8, 2025
« Il est vraiment temps d’attaquer le problème à la source… on voit bien qu’on va trop vite partout »
Le directeur de l’Enfer du Nord s’est ensuite longuement expliqué sur la nouvelle approche de la Trouée d’Arenberg pour tenter de limiter la vitesse et les risques de chutes lors de ce poinbt clé de la course. « C’était une demande du syndicat des coureurs l’an passé que de faire ralentir la vitesse du peloton à l’entrée d’Arenberg. C’était un vrai sprint et les coureurs arrivaient autour de 65 km/h sur les premiers pavés. C’est vrai que c’était un lieu assez effrayant et j’étais sensible à cette demande. L’an passé, la demande a été très tardive mais ce n’était pas idéal. On avait une solution en arrière-plan, mais il fallait du temps pour la mettre en place. Nous avons fait nettoyer une ancienne voie qui permet désormais d’accéder autrement à la trouée d’Arenberg. Au lieu d’arriver en ligne droite, les coureurs vont faire quatre virages en angle droit dans les 600 derniers mètres, et aborder le secteur à une vitesse située autour des 35 km/h. Il faudra freiner pour prendre le virage, relancer. Et à chaque fois qu’il y a un virage, cela étire le peloton. On ne peut donc plus arriver à huit de front », souligne-t-il avant de revenir sur les polémiques de l’an passé sur la chicane provisoire qui avait été installée.
« On savait très bien que l’an passé, ce n’était pas idéal. Sauf que nous n’avions pas le temps de nous retourner. La demande a été faite le vendredi, 8 jours avant. C’était trop tard pour mettre en place les travaux nécessaires. Malheureusement le contexte des chutes n’a pas changé par rapport à l’an dernier. Il y en a toujours autant et comme je l’ai dit l’an passé, je comprends la demande sur Arenberg, parce que c’est un endroit spécifique. Mais on ne pourra pas faire ça sur toutes les courses. En ce moment, on voit bien qu’on va trop vite partout. Et les kilomètres que l’on a gagnés en aérodynamisme ces dernières années nous compliquent la tâche et augmentent le risque de chutes.
C’est au cyclisme de s’adapter aux routes plutôt que l’inverse. Nous, on ajoute des protections partout, de la signalisation, et on fait beaucoup d’efforts pour la sécurité. On a l’impression que l’objectif de réduire les chutes s’éloigne de plus en plus. Donc il y a un problème, il est vraiment temps d’attaquer le problème à la source, c’est-à-dire sur le matériel, le revoir. Les gens qui proposent le matériel actuel aux coureurs mettent gravement en danger leur intégrité, il est temps de s’en rendre compte. Dès que l’on met en place des choses, il y a toujours des critiques, surtout une fois que les travaux sont finis. J’ai entendu l’an passé Mathieu Van der Poel critiquer. Mais on nous a demandé quelque chose, et je pensais que c’était correct comme demande. Donc on l’a mise en place », conclut l’ancien coureur.
Les 30 secteurs pavés de Paris-Roubaix
30 : Troisvilles à Inchy (km 95,8 – 2,2 km) ***
29 : Viesly à Quiévy (km 102,3 – 1,8 km) ***
28 : Quiévy à Saint-Python (km 104,9 – 3,7 km) ****
27 : Saint-Python (km 109,6 – 1,5 km) **
26 : Vertain à Saint-Martin-sur-Ecaillon (km 116,7 – 2,3 km) ***
25 : Verchaing-Maugré à Quérénaing (km 128 – 1,6 km) ***
24 : Quérénaing à Artres (km 130,9 – 1,3 km) **
23 : Artres à Famars (km 133,8 – 1,2 km) ***
22 : Quérénaing à Maing (km 138,5 – 2,5 km) ***
21 : Maing à Moncheaux-sur-Ecaillon (km 141,6 – 1,6 km) ***
20 : Haveluy à Wallers (km 154,5 – 2,5 km) ****
19 : Trouée d’Arenberg (km 163,9 – 2,3 km) *****
18 : Wallers à Hélesmes (km 170 – 1,6 km) ***
17 : Hornaing à Wandignies (km 176,8 – 3,7 km) ****
16 : Warlaing à Brillon (km 184,2 – 2,4 km) ***
15 : Tilloy à Sars-et-Rosières (km 187,7 – 2,4 km) ****
14 : Beuvry à Orchies (km 194,1 – 1,4 km) ***
13 : Orchies (km 199,1 – 1,7 km) ***
12 : Auchy à Bersée (km 205,2 – 2,7 km) ****
11 : Mons-en-Pévèle (km 210,6 – 3 km) *****
10 : Mérignies à Avelin (km 216,7 – 0,7 km) **
9 : Pont-Thibault à Ennevelin (km 220 – 1,4 km) ***
8 : Templeuve – L’Epinette (km 225,4 – 0,2 km) *
8 : Templeuve – Moulin-de-Vertain (km 226 – 0,5 km) **
7 : Cysoing à Bourghelles (km 232,4 – 1,3 km) ***
6 : Bourghelles à Wannehain (km 234,9 – 1,1 km) ***
5 : Camphin-en-Pévèle (km 239,4 – 1,8 km) ****
4 : Carrefour de l’Arbre (km 242,1 – 2,1 km) *****
3 : Gruson (km 244,4 – 1,1 km) **
2 : Willems à Hem (km 251,1 – 1,4 km) **
1 : Roubaix (km 257,8 – 0,3 km) *