Par

Julien Bouteiller

Publié le

31 mai 2025 à 11h47

Un accident dramatique est survenu dans la nuit du 30 au 31 mai 2025 au Petit-Quevilly, près de Rouen. Un homme est mort et deux autres sont dans un état critique après le choc entre deux véhicules qui ont pris feu. 
Des bonbonnes de protoxyde d’azote ont été retrouvées à bord d’une des voitures. De quoi s’agit-il et comment ont-elles pu contribuer à ce drame ? Explications.

Le protoxyde d’azote détourné

Originellement, le protoxyde d’azote est utilisé en médecine, pour de l’anesthésie, dans l’industrie, ou bien en cuisine, pour les siphons à chantilly. Il peut aussi être utilisé pour augmenter les performances des moteurs de voiture dans les milieux des courses automobiles ou du tuning. Une pratique interdite en France, hors des circuits homologués.

Mais depuis plusieurs années, ce gaz est détourné de ses usages initiaux, pour ses propriétés euphorisantes. Inhalé dans des ballons ou bien directement dans les cartouches et bonbonnes, il n’est pas rare de voir des conducteurs, souvent jeunes, en consommer au volant. 

A-t-il contribué à l’incendie des voitures au Petit-Quevilly ?

À ce stade, rien ne permet d’affirmer que les bonbonnes retrouvées sur l’accident ont été consommées par l’un des impliqués.

Toutefois, bien qu’elles ne soient pas inflammables directement, ces bonbonnes peuvent favoriser la combustion, accélérant et intensifiant un feu si elles se trouvent à proximité. 

Sous pression et confrontées à une chaleur importante, elles peuvent aussi provoquer une explosion. « Il y a eu trois explosions », nous indique une femme témoin de l’accident au Petit-Quevilly.

Quelles lois pour encadrer le « gaz hilarant » ?

Le « gaz hilarant » a par ailleurs de nombreux autres risques pour les consommateurs : brûlures par le froid, perte de connaissance, conséquences neurologiques graves, troubles psychologiques, addiction, décès par manque d’oxygène…

Selon les Centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A), la consommation détournée de protoxyde d’azote a bondi de 30% entre 2022 et 2023. Une enquête de l’l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) relève que 6,7% des adultes en ont déjà consommé au cours de leur vie. 

La vente de ce produit est interdite aux mineurs depuis 2021. En janvier 2026, l’interdiction totale de la vente aux particuliers, sauf distribution destinée aux professionnels, sera effective. 

En mars dernier, le Sénat a adopté une proposition de loi visant à punir d’une amende de 450 euros la consommation détournée du protoxyde d’azote. Mais elle n’est pas encore définitivement adoptée.

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