Faut-il une piste cyclable sur le boulevard de Riquier? C’est en tout cas ce que souhaiterait l’association Nice à vélo. L’axe reliant le quartier Saint-Roch au port de Nice est en travaux depuis mars. Des travaux de modernisation et de sécurisation. Mais dans le projet, aucune piste cyclable n’est prévue. Seulement une voie partagée avec les bus, qui ne convient pas à l’association Nice à vélo.

Dans un recours gracieux, adressé à Christian Estrosi le 20 avril, le collectif de défense des cyclistes exhorte le président de la Métropole à modifier le projet pour y inclure une piste cyclable indépendante. « La loi oblige à créer une voie autonome, sauf lorsque l’emprise n’est pas suffisante », précise Antonio Barros, membre de l’association. Aujourd’hui, les voitures et scooters circulent sur deux voies et les bus partagent leur couloir réservé avec les vélos.

« C’est une question de choix »

« Ici, l’emprise est suffisante. On peut très bien réserver une des trois voies pour la piste cyclable. C’est une question de choix », poursuit le porte-parole du collectif. Ce dernier demande ainsi de remplacer les emplacements de stationnement actuels par une piste bidirectionnelle. Qui permettrait également de compenser le manque d’équipement équivalent sur la parallèle rue Arson.

Actuellement, les travaux occasionnent à certains endroits le rétrécissement de la chaussée ou la condamnation d’une voie. À première vue, on pourrait penser que les usagers trouvent leur place. Pourtant, Stéphane, qui arrive à vélo ce jour-là, fait une embardée pour emprunter le trottoir en abordant le boulevard. « La voie partagée n’est pas une piste cyclable. On est confrontés aux bus, et il y a parfois des véhicules garés en double file sur la voie. Ça ne me fait pas peur, mais je préfère rouler doucement et emprunter le trottoir », explique le cycliste. Il reconnaît que s’il existait une piste réservée aux vélos, il l’emprunterait sans réserve.

« Notre volonté, c’est que les Niçois adoptent le vélo à la place de la voiture. Pour cela, il faut qu’ils se sentent en sécurité et ce n’est pas le cas », explique Antonio Barros. Selon Véronique Duranthon, vice-présidente de l’association de défense du quartier Arson village, de nombreux riverains ont choisi de ne pas prendre le vélo car Riquier n’est pas correctement desservi par les itinéraires cyclables. « Tant qu’elle ne sera pas matérialisée par une bordure en relief, tout le monde se garera et empiétera dessus », complète-t-elle.

Une « logique de partage et d’équilibre » pour la Ville

De son côté, la ville de Nice précise que ces travaux étaient nécessaires et attendus par les riverains. « Nous rejetons une vision conflictuelle du partage de l’espace public qui appartient à tous. Notre projet s’inscrit dans une logique d’équilibre avec une place pour chacun », défend Gaël Nofri. L’adjoint au maire de Nice délégué aux Transports assure avoir consacré leur place aux cyclistes « avec un marquage au sol spécifique clairement positionné ». Il affirme enfin que la Ville met tout en œuvre pour proposer une piste cyclable « dédiée et sécurisée » dès que possible.

Davantage de pistes cyclables pour moins de voitures

Mais Antonio Barros n’en démord pas. Il reconnaît des points positifs dans le projet de réaménagement, mais pour lui, cette piste cyclable indépendante serait bénéfique pour l’ensemble des usagers. « Elle contribuerait à réduire les voitures, ce qui veut dire moins de circulation, donc moins d’embouteillages, moins de bruit et plus de places de stationnement », argumente le cycliste.

À ce jour, l’association n’a pas obtenu de retour de la Métropole. Elle a déjà déposé plusieurs recours administratifs l’année dernière pour des situations similaires. « On se réserve le droit de le faire concernant Riquier pour demander l’application de la loi », conclut-il.


L’association Nice à vélo souhaiterait une piste cyclable à l’opposé de la voie de bus pour le boulevard de Riquier . Image d synthèse Nice à vélo