Deux néonazis allemands, et non un seul comme précédemment indiqué, à Paris pour participer le 10 mai au rassemblement fasciste du «comité du 9 mai» (ou «C9M»), ont été renvoyés outre-rhin, après qu’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) leur a été délivrée, selon une information de BFMTV confirmée par Libération auprès de l’avocat de l’un d’entre eux.

Selon un communiqué de la préfecture de police de Paris transmis ce samedi matin, les Allemands ont été interpellés la veille du rassemblement dans un bar du XVIe arrondissement, alors qu’ils en venaient aux mains avec un autre consommateur. Tous deux ont été «trouvés en possession d’un couteau, d’un aérosol de gaz lacrymogène et de stickers supportant des phrases en lien avec l’idéologie néonazie», selon la police, qui précise l’un d’eux «aurait effectué un salut nazi lors du différend».

Le tribunal administratif, dans une décision du 16 mai, avait considéré que la venue en France de l’Allemand de 24 ans auteur du salut nazi était destinée, «sans ambiguïté», à participer au rassemblement du C9M. Et non dans un but touristique, comme il l’affirmait. Sa présence sur le territoire constituait «une menace pour l’ordre public», poursuivait la juridiction.

La manifestation annuelle du «comité du 9 mai» a pour objectif officiel de rendre hommage à la mémoire du militant néofasciste Sébastien Deyzieu, mort en 1994 après être tombé d’un toit où il avait grimpé pour échapper à la police.

«L’OQTF a été mise à exécution», confirme auprès de Libération Me Pierre-Marie Bonneau, l’avocat du jeune néonazi. Selon lui, son client a été notifié de cette décision administrative le soir du lundi 12 mai. Le conseil souligne avoir contesté la décision le 16 mai. Une plaidoirie déboutée. Son conseil a été placé au centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes, avant d’être renvoyé vers l’Allemagne. Selon BFMTV, le jeune Allemand a l’interdiction de revenir en France pendant deux ans.

Mise à jour samedi 31 mai à 12 h 45 avec les précisions de la préfecture de police de Paris.