Lorsqu’on a rencontré Dominique Mazel, lors d’un reportage sur le musée-bibliothèque Arbaud, la passion de la conservatrice nous a interpellée. L’idée de se pencher sur le parcours de cette femme, passée par l’école d’art d’Aix et la bibliothèque Méjanes, avant de se lancer dans l’inventaire des 20 000 livres de Paul Arbaud, a émergé.
Dominique Mazel donne rendez-vous au Grillon, à quelques dizaines de mètres du musée Arbaud. Assise sur la banquette vert bouteille, elle désigne un portrait de Frédéric Mistral au mur du café. Une « figure tutélaire » pour cette Arlésienne membre, comme le Prix Nobel de littérature 1904, de l’Académie des sciences, agriculture, arts et belles-lettres d’Aix.
De l’école d’art à la bibliothèque Méjanne
Dominique Mazel pose ses valises à Aix-en-Provence en 1977. À 29 ans, elle quitte la région parisienne, où elle a suivi des études de philosophie, avec mari et enfants, pour un poste de documentaliste à l’école d’art.
« J’ai passé le concours dans la salle qui allait devenir la bibliothèque, se souvient-elle. Il n’y avait rien à part l’Encyclopedia universalis, dont il manquait le tome I, c’est-à-dire celui où figurent les mots « art » et « artiste ». »
Une vacuité qui en dit long sur la mission. « J’ai fait le tour des ateliers d’art pour récupérer les livres des professeurs, puis j’ai mis tout mon petit budget sur des classiques et des abonnements aux revues sur l’actualité de l’art contemporain. »