L’homme est en mission. Bruce Springsteen l’a encore rappelé, ce samedi soir, au Vélodrome. Tout au long de son parcours de songwriter, il a « toujours essayé d’être le meilleur ambassadeur possible des États-Unis ». Aujourd’hui, toutefois, il estime ne plus reconnaître son pays. Ou tout au moins ce que « des élus censés le représenter en font après avoir laissé un démagogue à sa tête ».
On venait d’atteindre les deux tiers du concert et The Boss veillait à ne pas oublier Donald Trump sans réellement le nommer. Mais comme une soirée rock est aussi un rendez-vous de convivialité et d’une certaine légèreté malgré « le poids des événements actuels », Springsteen n’a pas oublié non plus de faire défiler ses plus grands standards sur un rythme effréné.
« Badlands » et « Thunder Road », entre autres, ont entamé cette dernière séquence, avant qu’on en vienne à l’incontournable « Born in the USA » scandé dans un Vélodrome entièrement baigné de lumières vives. Celles-ci ont accompagné un final d’enfer ponctué notamment par « Born to run » et « Dancing in the dark » devant un public debout qui en redemandait. Il fut servi puisque Springsteen et ses acolytes lui réservèrent leur si fameux « Tenth Avenue Freeze Out ». The Boss et E Street Band avaient décidé de ne pas quitter les lieux. Ils s’y résignèrent au bout de presque trois heures de show après des reprises des Beatles et de Bob Dylan (« Chimes of freedom »). Sacré Springsteen !