De notre envoyé spécial à Munich,
Trente-deux ans après l’Olympique de Marseille, le Paris Saint-Germain est devenu samedi soir, à Munich, le deuxième club français de l’histoire à soulever la Coupe aux grandes oreilles. Au terme d’une finale maîtrisée comme jamais, les hommes de Luis Enrique ont donné une leçon de football à un Inter méconnaissable. Le fruit d’un an et demi de travail acharné de Luis Enrique, l’homme du triplé parisien, qui peut déjà considérer qu’il aura le droit à sa statue devant le Parc des Princes.
Un PSG en mode Demolition Man
Ah ben bravo, tout ça pour ça… Trois semaines à se prendre pour Arrigo Sacchi et à poncer des paper boards comme si la forêt amazonienne n’était déjà pas assez à sec, en se triturant le cerveau pour savoir comment planter un but à une défense habituellement imperméable (ok, sauf contre le Barça, en demie), tout ça pour voir le PSG rouler sur les Italiens et leur planter deux pions en l’espace de huit minutes. Ça nous apprendra à être trop consciencieux.
D’autant que Luis Enrique nous avait déjà prévenus largement en amont : il avait un plan. Un plan qui consistait samedi soir pour Paris à ne surtout rien changer, ni leur système de jeu en 4-3-3, ni leur mentalité de chien de la casse (mais avec des pattounes pleines d’amour et de technique, brrrrrrr les frissons), avec des joueurs à peu près aussi sereins que s’ils se lançaient dans une partie de cartes au camping.
Merci Paris (et Di Marco)
Maîtres du ballon, plus hargneux dans les duels, face à un bloc intériste qu’on n’attendait peut-être pas aussi bas, les Parisiens ont enflammé une première fois leurs quelque 20.000 foufous venus de toute la France, grâce à une inspiration géniale de Vitinha, qui trouvait Doué dans un trou de souris, lequel servait ensuite Hakimi sur un plateau, seul face au but vide.
On ne manquera pas de remercier Di Marco, qui a salement couvert Doué au départ de l’action. Ce même Di Marco qui, huit minutes plus tard, détournera dans ses filets un tir (cadré) de Doué, magnifiquement trouvé au départ de l’action par Ousmane Dembélé. En face, à part une tête de Thuram non cadrée – mais pas moins flippante – l’Inter de Simone Inzaghi a bien dû admettre qu’à la pause, il y avait un monde d’écart au moins entre les deux équipes.
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J’accepteUn monde d’écart ? Plutôt trois, oui !
Au retour des vestiaires, sans grande surprise, les Luchos’s Boys ont semblé jouer dans un fauteuil, obligeant l’Inter à sortir un minimum de son camp, pour mieux la piquer en contre. Mais les pauvres Italiens n’avaient déjà plus rien dans le moteur – on se demande quelle mouche a piqué Inzaghi pour programmer un entraînement le jour même de la finale ! – et, au contraire, ce sont les Parisiens qui ont enfoncé le clou du cercueil italien, grâce à Doué, encore, auteur d’un doublé qu’il n’oubliera pas de sitôt (3-0, 63e), Kvaratskhelia (4-0, 73e) et le Titi Senny Mayulu (5-0, 86e).
De toute manière, l’histoire semblait déjà écrite. Car la confiance et la sérénité qui ont accompagné les Parisiens la veille, lors du dernier entraînement à l’Allianz, et plus tard en conférence de presse, n’étaient visiblement ni feinte, ni même surjouée. Non, l’équipe que Monseigneur Luis Enrique a bâtie en un an et demi est véritablement trop sûre d’elle, de sa force et du foutoir géant qu’elle met dans la tête de ses adversaires, pour se laisser grignoter par une quelconque pression.
Le PSG écrit son histoire en lettres capitales
Quatorze ans après le rachat du club par le Qatar, et trente-deux ans après l’OM, le Paris Saint-Germain a donc remporté la première Ligue des champions de son histoire, et en y mettant la manière s’il vous plaît. Quant à ce score, violent mais tellement logique, il semble récompenser les efforts de tout un groupe, de tout un staff, qui n’ont jamais renié leur principe sur l’autel de l’efficacité. Qu’ils soient dans le virage de l’Allianz Arena, à Paris, Quimper ou Tombouctou, les supporters parisiens peuvent être sacrément fiers de leur équipe. On le saurait à moins. Et comme disait feu Thierry Roland en d’autres temps aussi glorieux pour le foot français : « oh putain, quel pied ! ».