L’ancien président de l’Arcom Roch-­Olivier Maistre avait indiqué ne pas vouloir faire un « grand chamboule-­tout » sur la TNT. Il n’empêche, la nouvelle numérotation décidée en janvier par le régulateur et en vigueur dès ce vendredi 6 juin provoque un big bang médiatique. Libéré par C8, dont la fréquence n’a pas été reconduite, le canal 8 sera occupé par LCP et Public Sénat, jusqu’alors diffusées sur la 13. Sur le canal 12, NRJ 12 laisse sa place à Gulli (ex-18).

Mais, surtout, un nouveau bloc de chaînes info voit le jour, avec dans l’ordre d’apparition sur la télécommande  : BFMTV (13), CNews (14), LCI (15) et Franceinfo (16). Dans les couloirs de LCI, qui fait un bond de onze places, on ne boude pas cette aubaine comparable « au passage de la chaîne sur la TNT gratuite en 2016 », souligne Thierry Thuillier, patron de l’information du groupe TF1 : « Aujourd’hui, nous sommes à 1,8 % de part d’audience [en avril]. On a en tête l’objectif des 2 % et on aimerait l’atteindre cette année. »

Pour se donner les meilleures chances d’y parvenir, la chaîne dégainera dès le 6 juin à l’antenne un nouvel habillage. Parmi les nouveautés de la grille  : une émission diffusée les samedis et dimanches de 15 heures à 17 heures et présentée par Éric Brunet, qui fait son retour sur la chaîne après une brève escale sur BFMTV.

Nouveaux visages à BFMTV

À Franceinfo, le passage du canal 27 au canal 16 boostera-t-il une chaîne qui peine à décoller  ? Le mois dernier, elle affichait seulement 0,8 % de part d’audience. « J’ai une présidente [Delphine Ernotte] qui m’a dit que l’audience n’était pas son premier sujet », évacue la directrice Muriel Pleynet, préférant insister sur les « 14 à 15 millions de personnes que la marque Franceinfo [télé, radio et numérique] réunit quotidiennement ». Pour accompagner ce changement de canal, une nouvelle tranche présentée par Loïc de La Mornais sera proposée entre 21 heures et 23 heures tandis que le 18-20 de la semaine sera désormais décliné le week-end, avec Myriam Encaoua aux manettes.

Le tout saupoudré d’une campagne de communication au slogan affirmé  : « L’information n’est pas une opinion ». Une allusion à peine masquée à CNews, qui occupait jusqu’à présent ce numéro 16 et basculera sur le 14. Du côté de la chaîne info du groupe Bolloré - qui affichait 3,3 % en avril - on indique « ne pas craindre les effets de cette nouvelle numérotation ». Enfin, à BFMTV (propriété, comme La Tribune Dimanche, de CMA Média), dont l’audience était de 2,7 % en avril, le directeur général Fabien Namias souligne que « la chaîne sera la première du « bloc info » ».

[BFMTV] demeure de très loin la chaîne d’information la plus regardée [avec 12 millions de téléspectateurs quotidiens contre 8,5 pour CNews] et la plus performante sur les cibles actives et les jeunes.

« C’est une sorte de symbole, un signal fort qu’elle est une boussole pour les Français. Elle demeure de très loin la chaîne d’information la plus regardée [avec 12 millions de téléspectateurs quotidiens contre 8,5 pour CNews] et la plus performante sur les cibles actives et les jeunes. »

À l’antenne, les grands changements auront lieu lors de la rentrée fin août. Sans certains visages familiers (Ashley Chevalier, Cédric Faiche ou Nicolas Doze), qui ont pris la clause de cession ouverte à la suite du rachat de l’entreprise en juillet dernier, mais avec de nouvelles figures comme Marc Fauvelle et Nicolas Poincaré. Et sans nul doute de profonds changements à la matinale.

Qui pour remplacer Anne-Sophie Lapix ?

La rumeur bruissait depuis déjà quelques semaines. Mais c’est mardi qu’a été officialisé le départ d’Anne-Sophie Lapix du 20 Heures de France 2. La faute à des audiences en décrochage par rapport à celles de TF1. « Elle a aussi payé ses interviews musclées qui ont agacé certains politiques », glisse un membre de la rédaction. Du côté de France Télévisions, on assure « travailler avec elle sur de nouveaux projets pour la rentrée », sans indiquer pour l’heure le nom de son successeur.

Qui pourra remplacer Anne-Sophie Lapix ?Qui pourra remplacer Anne-Sophie Lapix ? (Crédits : LTD/Delphine GHOSAROSSIAN – FTV)

Dans les couloirs du groupe public, les noms de Julien Arnaud, de Maya Lauqué ou encore, selon nos informations, plus récemment d’Aurélie Casse ont circulé. Mais c’est celui de Caroline Roux qui alimente toutes les discussions entre salariés. « Ce n’est pas une évidence pour elle, elle a conscience qu’elle aurait moins de liberté que dans C dans l’air ou dans L’Événement [l’émission politique de France 2] », décrypte un visage de l’info de France Télévisions. La piste externe est également envisagée. Avec un nom qui revient  : Anne-Claire Coudray. « Ça serait malin car ça fragiliserait TF1, confie une figure du service public. Un peu comme quand TF1 avait fait venir de France 2 Marie-Sophie Lacarrau. » La décision devrait être annoncée dans le courant de la semaine.

Une épopée au féminin (3,5⭐/5)

Septembre 2024. L’entreprise américaine Tupperware fait faillite, signant la fin d’une époque. Dans un podcast disponible sur Arte Radio, les journalistes Daphné Turpin et Joséphine Duteuil se plongent dans l’histoire de cette marque iconique lancée juste après la Seconde Guerre mondiale. Leur ambition : montrer comment elle a permis à de nombreuses femmes au foyer de s’émanciper, grâce aux fameuses « réunions Tupperware », un système de vente à domicile destiné à remplir les carnets de commandes mais également à recruter d’autres « vendeuses ». Malicieusement baptisé Plastic Queens, ce documentaire sonore d’une trentaine de minutes remarquablement produit nous donne à entendre le récit - émaillé de tendres anecdotes - de Josette et Josiane, qui ont sillonné les routes de France pendant un demi-siècle. Sans mettre sous le tapis les travers d’un système néolibéral ubérisé avant l’heure, n’offrant aucun droit à la retraite.  

Plastic Queens, disponible sur Arte Radio, l’application Radio France ainsi que toutes les plateformes de podcasts.