L’emblématique place Castellane, au sud de Marseille, a achevé sa mue. La cérémonie, organisée ce 7 avril pour marquer la fin des travaux de raccordement des rails existants aux nouveaux créés, dans le cadre de l’opération d’extension de la ligne 3 du tramway (T3), en a été le signal.
Autorisés dans le passé à en faire le tour, les voitures et autres véhicules sont aujourd’hui contraints d’emprunter la voie aménagée sur le côté est pour aller du boulevard Baille au Prado. Recouverts de pavés de calcaire et plantés des 36 arbres, les trois autres quarts de l’espace public de 10 000 m2 seront réservés aux piétons et au tramway. Un banc en pierre massive de 102 mètres dessiné par Ora-Ïto délimitera la partie non circulable.
Réaménagée, la place Castellane est en partie accessible aux piétons et fermée à la circulation sur les trois quarts de sa superficie. © Nostram
Essais techniques jusqu’en novembre
La place Castellane renouvelée sera totalement fonctionnelle en juin prochain, au moment de la mise en service de la station créée avenue Jules-Cantini, sur la ligne T3. Située à 150 m au sud de l’ancien terminus, supprimé à cette occasion, elle est l’une des neuf stations qui émailleront le nouveau tronçon sud de 4,4 km. Prolongeant la ligne T3 jusqu’à La Gaye, ce dernier sera mis en service à la fin de l’année. De juin à novembre, les équipes de la métropole Aix-Marseille-Provence, maître d’ouvrage de l’opération, et celles de la RTM, exploitant de l’infrastructure, procéderont aux essais techniques et marche à blanc des rames.
Sur les 1,8 km du tronçon nord (trois stations) qui s’étire de l’actuel terminus d’Arenc jusqu’au pôle d’échanges multimodal (PEM) de Gèze, les mêmes tests se tiendront d’août à novembre.
Le coût de l’opération de 350 millions d’euros HT comprend l’équipement regroupant un parking-relais de 700 places, dont 100 réservés aux agents de la RTM, et le centre de remisage des rames de tramway. Construit à la station de métro Sainte-Marguerite – Dromel, le parking-relais devrait être mise en service en juin prochain.
Seconde phase
La ligne T3 va continuer de se prolonger au nord sur 9,1 km. Associé à Ingérop et à l’agence d’urbanisme et de paysage Stoa, Systra pilotera la seconde phase de cette extension avec une mise en service programmée à partir de 2030. En comptant le nouveau tronçon de 1,5 km, prévu à plus long terme entre La Gaye et La Rouvière, au sud, l’opération mobilise un investissement de 450 millions d’euros HT.
Au stade de l’AVP, les équipes de la métropole et la maîtrise d’œuvre se concentrent sur la partie nord qui a comme mérite de désenclaver des quartiers mal desservis par les transports en commun. Elles s’inscrivent dans la stratégie du plan Marseille en Grand annoncé en septembre 2021 par le président de la République Emmanuel Macron.
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500 millions d’euros d’aides de l’Etat
En décembre 2024, Martine Vassal, présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence, avait déclaré que « 31 % des financements du plan sont déjà mandatés, soit plus de 630 millions d’euros sur les 2 milliards d’euros prévus ». « Nous avançons également sur des projets concrets, comme le tramway de La Belle de Mai, approuvé lors du dernier conseil métropolitain », s’était-elle félicitée.
L’autre motif de satisfaction est l’engagement financier de l’Etat. Alors Premier ministre, Michel Barnier avait accepté de débloquer une nouvelle enveloppe de 244 millions d’euros pour le financement du volet mobilité du plan Marseille en grand. Cette rallonge porte à 500 millions d’euros le soutien de l’Etat.
Les entreprises mobilisées sur la phase 1 de l’extension de la ligne T3
Parking-relais/centre de remisage : GTM Sud
Infrastructures : Colas (tronçon nord), Gregori/GTM Sud (Castellane-Schloesing), Eurovia (Schloesing-La Gaye)
Pose des rails : ETF
Les autres projets de tram
Le réseau du tramway va s’enrichir avec deux nouveaux projets.
Le premier prévoit de l’étendre vers le quartier de La Belle de Mai, avec un terminus provisoire sur la place Burel en attendant un prolongement vers le campus de Saint-Jérôme dans les quartiers nord, en passant par le boulevard National et la rue Loubon. Cet axe doit également s’étirer vers Arenc assurant la connexion avec la ligne de tram nord/sud (T2), la gare ferroviaire d’Arenc et le futur pôle d’échange multimodal. Le tronçon de 3,47 km émaillé de dix stations, dont deux de part et d’autre d’un tunnel sous la voie ferroviaire, représente un montant d’investissement de 173 millions d’euros HT (valeur septembre 2022). Après deux années consacrées aux études de conception (2025-2026), viendra le temps de la sélection des entreprises (2027). Les travaux devraient démarrer en 2028 pour une durée de trois ans environ en vue d’une mise en service en 2030.
L’autre projet de tramway est celui du tronçon entre la rue de Rome et la place du Quatre-Septembre (2,1 km pour un coût de 75 millions d’euros HT). Le groupement Ingérop/Egis Rail/Ilex Paysage et Urbanisme/Rougerie+Tangram finalise actuellement les études d’avant-projet. Suivront deux années de procédures administratives avant de lancer les travaux fin 2026.