Par
Inès Cussac
Publié le
1 juin 2025 à 7h22
« C’est du donnant-donnant », fait remarquer Katia Lekarski. Cette entrepreneuse parisienne vient de lancer sa boîte dont le concept est original : proposer des places pour assister à un mariage. D’un côté, des clients qui se glissent dans la peau d’invités et profitent d’un moment exceptionnel. D’un autre, des couples remboursent une partie des frais de leur mariage. « Il y a un catalogue de couples de mariés et de mariages. Les clients choisissent l’expérience qu’ils veulent vivre », résume Katia Lekarski, la fondatrice d’Invitin.
Faire correspondre les mariés et les invités
L’idée est née il y a un peu moins d’un an mais la startup a été lancée en avril dernier, au salon du mariage. C’est là qu’elle a commencé à créer une base de données de clients potentiels. « Il y a tous types de profils qui se présentent. Il y a ceux d’un certain âge, dont les mariages se font plus rares. Il y a aussi des futurs mariés qui veulent tester des lieux de mariages ou des prestataires. Nous avons aussi des étrangers passionnés de la France qui veulent découvrir un moment de vie à la française », liste la cheffe d’entreprise.
Ensuite, le couple de mariés doit correspondre à ses invités-clients. Un véritable travail de modération est effectué par Invitin. Métier, motivation, ville originaire… Tout est passé au peigne fin avant de soumettre la liste aux futurs époux qui peuvent mettre leur veto. Si tous les feux sont au vert, les clients doivent signer une charte promettant qu’aucun débordement n’aura lieu par leur faute le jour-J. « Ils doivent respecter les mariés, pas faire de commercialisation sur place, pas être en retard… » illustre Katia Lekarski.
La tendance du tourisme immersif
Elle a pensé ce projet de société « un peu par hasard ». « J’ai toujours aimé créer des entreprises et un jour ma fille m’a demandé ‘Mais pourquoi on n’est jamais invité à des mariages ?’» L’interrogation arrive à l’esprit de la mère de famille comme une pièce qui lance une machine.
La tendance du tourisme immersif se poursuit depuis quelques années. Tels Airbnb qui propose des expériences et des services ou Uber qui se lance dans les croisières sur la Seine, chaque société trouve son créneau pour offrir des moments uniques à leurs clients désireux « de se connecter à la vraie vie ».
« Le financement d’un mariage c’est un peu le nerf de la guerre », reprend Katia Lekarski qui a vu là un marché à saisir. Pour des mariages réunissant entre 100 et 150 personnes, elle propose d’ajouter cinq à dix invités-clients. Côté prix, ils varient entre 150 et 400 euros selon plusieurs critères comme celui du cadre, de la durée, de la cérémonie, etc. « Si le mariage se déroule dans un château, s’il dure deux jours, si les invités ne participent qu’au vin d’honneur… On se met d’accord avec les mariés pour avoir un prix au plus juste et que tout le monde y trouve son compte. »
Deux couples ont proposé leurs mariages à Invitin pour faire la fête avec des invités pas comme les autres. Si l’un a considéré le coup de pouce financier comme principale moteur de cette démarche, l’autre a aussi vu un intérêt pratique. Après qu’une large majorité de femmes a répondu présente à l’invitation, le couple a voulu rééquilibrer les effectifs. En faisant appel à la startup, elle veut trouver des invités masculins. Katia Lekarski compte par ailleurs ajouter une option à son offre. En cas de désistement de dernière minute, Invitin pourrait être l’allier pour éviter le flop le jour du mariage.
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