On pourrait croire que Jeanne d’Arc a toujours fait partie du Panthéon français. Il n’en est rien. Il faut attendre les années 1840 pour qu’un célèbre historien, Jules Michelet et un archiviste, Jules Quicherat, exhument une figure largement oubliée du roman national. Le second, notamment, publie cinq volumes sur les minutes de son procès qui avait sombré dans les limbes. Republié en 1853 dans la bibliothèque Hachette, le texte de Michelet est aussi l’un de ses premiers succès.

Voilà des conditions préparatoires à une rue Jeanne-d’Arc qui mesure pratiquement 1,5 km. Bel hommage, qui pour avoir lieu, aura besoin d’autres circonstances. Tout d’abord, le projet haussmannien qui comporte notamment un grand axe dans le sud-est de Paris récemment englobé dans la capitale – le quartier appartenait à la ville d’Ivry jusque-là – mais quelque peu négligé durant la première partie des travaux dans les années 1850. Ce nouvel axe, qui va apporter son lot de destructions, va aussi donner l’occasion d’un baptême de rues. Mais un dernier acteur va intervenir : la compagnie de chemins de fer d’Orléans à Paris.

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La reconstruction du premier embarcadère de la gare d’Austerlitz à partir de 1862 incite la compagnie à vouloir rendre hommage dans le 13e arrondissement à la figure orléanaise qu’est Jeanne d’Arc, dont l’un des faits de gloire fut d’y lever le siège des Anglais. C’est à Orléans qu’a lieu d […] Lire la suite