« C’est avant tout une manifestation familiale, histoire de parler des traditions, du terroir et de mettre les produits locaux en évidence », souligne Didier Tronc, producteur de foin de Crau sur le hameau, directeur technique du Comité du Foin de Crau et conseiller municipal délégué à l’agriculture.

En l’occurrence, le riche programme dominical de ce 1er juin propose une foire artisanale avec son marché des producteurs locaux, un bal folklorique animé par l’orchestre Lou Trelus, des démonstrations de danses provençales et d’activités traditionnelles, mais aussi des mises en scène de l’école des années 1950 et d’anciens métiers à l’instar du travail du foin, du forgeron et du rémouleur.

Seul foin labellisé

Outre la mini-ferme et la balade en calèche qui clôt ce programme bien rempli, la fête du foin de Crau est l’occasion de rappeler que ce foin est « la seule Appellation d’origine protégée (AOP) européenne pour l’alimentation animale et l’une des plus anciennes, car le label qualité français existe depuis 1948 », souligne Didier Tronc.

La particularité de ce foin réside dans sa culture. « Les sols caillouteux de la plaine permettent à l’eau de s’infiltrer vite et de ne pas stagner. Grâce à l’irrigation gravitaire par les eaux de la Durance, celles-ci apportent des valeurs minérales que n’ont pas les autres fourrages », détaille le producteur et élu.

Plus que la production, « le foin de Crau est un produit typique de la région, très intéressant du point de vue environnemental car l’irrigation permet d’alimenter la nappe phréatique, qui nous sert comme agriculteurs mais aussi aux 300 000 habitants du secteur, tout comme la zone industrielle de Fos. C’est aussi un magnifique puits à carbone qui aspire entre 110 et 120 tonnes de CO2 par an, soit plus qu’un hectare de forêt », conclut Didier Tronc. Un bien commun, donc.