L’image est impressionnante. La cabine du tramway de la ligne A semble s’être fracassée contre un poteau et donne une certaine idée de la violence du choc, qui a tout de même fait six blessés légers. Aucun d’eux n’a été transporté à l’hôpital. Le conducteur du tramway, choqué, a également été pris en charge.
L’accident s’est produit ce dimanche, peu après-midi. Le tramway de la ligne A de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) venait de quitter l’avant-dernière station de son parcours (elle relie me parc des Sports de Strasbourg-Hautepierre à Illkirch-Graffenstaden en passant par la gare), la station Cour de l’Illiade, et se dirigeait vers son terminus, Graffenstaden. « Au lieu de s’arrêter au niveau du quai, le tram a continué sa route, explique le maire d’Illkirch-Graffenstaden, Thibaud Philipps. Il est sorti du rail. Il n’y a pas eu de freinage d’urgence, c’est le poteau qui tient la caténaire qui l’a arrêté. » Le tram circulait heureusement à faible vitesse.
Un problème de santé ?
Selon le maire d’Illkirch, le conducteur de la rame aurait « affirmé » à la police qu’il s’était assoupi. L’accident serait donc d’origine humaine. Le directeur de la CTS, Emmanuel Auneau, évoque lui aussi « un assoupissement » du conducteur : « Il faut maintenant ouvrir une enquête afin d’établir les circonstances exactes. Est-ce qu’il a eu un problème de santé ? »
La rame transportait alors une dizaine de personnes. « On a eu de la chance que ce poteau ait arrêté le tram. S’il n’y avait pas eu cet obstacle, on ne sait pas ce que ça aurait pu donner », confie Thibaud Philipps.
Le trafic tram a été interrompu entre Parc Malraux et le terminus. La CTS a mis en place un bus de remplacement. Des équipes techniques s’affairent sur les lieux de l’accident pour étudier le rapatriement du tram endommagé jusqu’aux ateliers.
Il s’agit d’une rame Alstom Citadis de première génération. C’est le même matériel que celui qui a été impliqué dans l’accident du tunnel de la gare de Strasbourg, qui avait fait 68 blessés le 11 janvier dernier. Mais les circonstances de ces deux accidents sont « totalement différentes », rappelle le directeur de la CTS : « Les freins automatiques se mettent en action après douze secondes si le conducteur n’acquitte pas une veille automatique. Ce qui n’a pas été le cas. Le dysfonctionnement technique n’est pas mis en cause. »