Par

Thomas Bernard

Publié le

1 juin 2025 à 17h20

« C’est une phrase que Laurène répétait tout le temps : ‘ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait », sourit Thomas Hug de Larauze, co-réalisateur du film-documentaire Promesse, sorti au cinéma le 23 avril dernier. Laurène, c’est sa sœur jumelle. En 2009, alors qu’elle vit au Canada, on lui diagnostique une leucémie, à l’âge de 16 ans. Pendant sept années, Laurène et sa famille traversent de multiples épreuves faites d’espoir, de rechutes, d’incompréhension, de colère parfois. En 2016 à seulement 22 ans, Laurène décède suite à une complication pulmonaire après une greffe. Les mois précédant sa mort, Laurène prend une caméra pour filmer son quotidien. À l’hôpital, dans sa chambre ou en famille, elle livre son « témoignage de vie ».

« J’ai une discussion avec Laurène avant qu’elle nous quitte. Je lui ai fait la promesse que je l’aiderai à faire son film », se remémore Thomas. Une promesse qui porte le nom du documentaire bouleversant coréalisé par les jumeaux.

« Tu replonges dans des souvenirs douloureux »

En août 2018, Thomas s’arrête une année à temps plein pour commencer le projet de Promesse. Deux ans après la mort de Laurène, l’ancien étudiant en école de commerce trouve la force de revoir les images filmées par sa sœur. Un moment qu’il appréhendait. Il visionne les vidéos avec l’aide de trois de ses meilleurs amis.

« Ça a été intense. Il y a eu des images qui étaient très belles mais qui étaient également très dures. Tu replonges dans des souvenirs douloureux. J’ai eu une relation particulière avec ces images, je les revoyais souvent. J’avais du mal à décrocher », confie l’homme de 31 ans.

Laurène avait cette niaque et cette soif de vie dans tout ce qu’elle faisait. Avant la maladie elle était la rebelle de la famille et moi j’étais un peu le jumeau sage en train de la couvrir. À partir du moment où elle était malade : elle s’est dit qu’elle dicterait sa vie et ce n’est pas la maladie qui le ferait. Une personne avait dit que Laurène avait la sagesse d’une personne de 80 ans dans un corps de 20 ans. Laurène voulait tout savoir de toi, c’était de l’écoute active. 

Thomas Hug de Larauze
Co-réalisateur du film Promesse

Thomas parvient à trouver les financements pour réaliser sa promesse. En se lançant dans cette aventure cinématographique, Thomas découvre alors un milieu qu’il ignore. Le Nantais rencontre des professionnels et s’entoure « d’une équipe talentueuse et bienveillante ». Productrice, chef opérateur et monteur l’aiguillent dans son travail.

Un récit partagé en famille

En complément des images tournées par Laurène, le Nantais décide d’interroger ses parents, ses deux frères et sa sœur. Des instants émouvants pour la famille Hug de Larauze.

« Les interviews resteront, avec la découverte des images de Laurène, les moments les plus marquants du projet. Nous nous sommes dit des choses que nous nous étions jamais dites. J’ai l’impression qu’ils ont oublié la caméra. Nous étions en vérité. Il n’y avait pas de filtres », narre Thomas.

Écriture, montages, interviews, tournages, post-production, animations, les étapes s’enchaînent entre mars 2022 et décembre 2024. Après des années de travail, 92 minutes d’images narrent « l’ode à la vie » souhaitée par Laurène.

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La première projection du film a eu lieu en toute intimité avec les proches de Laurène, dans une salle du cinéma Le Concorde à Nantes.

« Ce moment c’était mon plus gros stress de tout le projet. C’était plus stressant que faire le Grand Rex, avoue Thomas, quand les lumières se sont allumées à la fin de la séance, on s’est tous pris dans les bras. J’étais soulagé. »

Un film sur l’espoir et l’amour

De février à avril 2025, le film est diffusé dans plusieurs salles en France lors d’avant-premières.

Dans les salles, le public apprécie le film et salue le message de ce dernier. Les spectateurs sont touchés par le récit, certains ont vécu des histoires similaires à celles vécues par la famille Hug de Larauze. « Ce film raconte l’espoir, l’amour, la vie, la famille et la parole », décrit le trentenaire.

Via l’association La Promesse, toutes les recettes que Thomas touchera en tant que producteur seront reversées à des associations caritatives sur les cancers pédiatriques (dons de vie, hospitalisation, recherche) et une autre dédiée au deuil. « On œuvre au maximum pour faire bouger les lignes. À chaque avant-première, on faisait en sorte que le centre donneur local soit là et d’inscrire des gens sur le registre », témoigne le co-réalisateur.

De la découverte des images de Laurène aux premières projections au cinéma, le Nantais a vécu plusieurs « challenges » dans ce projet mené pendant sept ans. Aujourd’hui, Thomas Hug de Larauze acquiesce : il a tenu sa promesse envers sa sœur jumelle.

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