Aucun doute sur la vocation du lieu. Dès l’entrée du bâtiment, d’importants dispositifs artistiques s’offrent à la vue du public. Dans un coin, des « cellules », comprendre des boules de papiers journal ficelées, sont tantôt suspendues au plafond, tantôt disposées au sol de manière anarchique. À côté, d’immenses toiles blanches d’1 m sur 1 m ont reçu des coups de pinceaux imbibés de peintures noir et bleu.
« Je rêvais d’ouvrir un lieu où je pouvais exposer les œuvres des autres et les miennes »
Ce lieu, c’est l’espace Entre-Voir. Une galerie associative dédiée à l’art contemporain qui vient d’ouvrir au 52, rue de Langon, à Romorantin. À l’origine du projet, Sandrine Torterat, professeur d’arts plastiques au lycée Claude-de-France : « L’idée, c’est d’offrir au public des choses qu’il n’a pas l’habitude de voir comme des œuvres un peu expérimentales. Si je présente quelqu’un qui fait du paysage, c’est parce qu’il y a quelque chose qui se passe dans la manière de représenter le paysage. J’aimerais faire de cet endroit un lieu culturel qui questionne le monde dans lequel on existe, d’une manière ou d’une autre. »
L’atelier de Sandrine Torterat cohabite avec les œuvres en cours d’exposition.
© Photo NR, Camille Moreau
Un projet de toute une vie qui a trouvé sa place dans une ancienne menuiserie, au fond du jardin de la professeure. « C’est un rêve qui se réalise, s’enthousiasme Sandrine Torterat. Quand je faisais mon DEA d’histoire de l’art, je rêvais d’ouvrir un lieu où je pouvais à la fois exposer les œuvres des autres et les miennes. » Et de poursuivre : « Quand j’ai déménagé de Montrichard, il y a trois ou quatre ans, pour m’installer ici, je cherchais un espace suffisamment grand pour accueillir mon atelier et un espace culturel. »
Théâtre, danse et concerts
Et de l’espace, elle en a trouvé. 250 m2. Deux immenses salles. La première accueille son atelier mais aussi, une sorte de showroom consacré à une partie de son travail et à quelques œuvres de l’artiste résident. En l’occurrence, Daniel Caspar, peintre et ami de la propriétaire, dont les peintures ont été présentées dans la NR du 28 mai. L’exposition se poursuit dans la seconde pièce. Là, de grandes toiles fluides recouvrent murs et fenêtres. Un dispositif qui fait sens. « Ces grands rideaux évoquent le passé industriel textile de Romorantin, explique l’organisatrice. J’attends des artistes résidents qu’ils s’approprient l’espace et c’est exactement ce qu’il a réussi à faire. »
Une scène et un salon occupent la deuxième salle afin d’accueillir musiciens, comédiens et danseurs, dans le futur.
© Photo NR, Camille Moreau
Toujours dans la deuxième partie de la galerie, au centre, des fauteuils en velours vert et quelques chaises et tables en bois composent un salon. Au fond, une petite scène en bois clair a trouvé sa place. « L’idée, c’est de créer un mouvement en ouvrant le lieu à d’autres formes de création artistique comme le théâtre, la danse, la poésie et la musique, détaille Sandrine Torterat. On pourra aussi organiser des concerts. »
Autant de projets qui ne verront pas le jour dans l’immédiat. Une association à but non lucratif est en cours de création. Il faudra ensuite trouver des bénévoles avec des compétences en communication et en recherche de financement pour répondre au cahier des charges de l’enseignante qui ajoute : « Ce serait bien que les jeunes s’impliquent également pour apporter un autre regard sur la société » et in fine sur la programmation « inclusive et éclectique ».
La galerie est accessible les week-ends, de 15 h à 20 h, ou en semaine sur rendez-vous au 06.63.93.34.05.