« You belong with me », a écrit Taylor Swift sur son compte Instagram, reprenant le titre de sa célèbre chanson pour célébrer son « plus grand rêve » qui « se réalise ». Vendredi 30 mai, la chanteuse a annoncé qu’elle venait de récupérer les droits de Taylor Swift, Fearless, Speak Now, Red, 1989 et Reputation, ses six premiers albums. La conclusion d’une bataille médiatisée de six années pendant laquelle la star tentait, inlassablement, d’avoir l’ascendant sur ses œuvres.

« Toute la musique que j’ai jamais faite… m’appartient maintenant, a annoncé Taylor Swift par le biais d’une lettre manuscrite partagée sur son site officiel. Et tous mes clips. Tous les films de concerts. Les illustrations et les photographies des albums. Les chansons inédites. Les souvenirs. La magie. La folie. Chaque époque. L’œuvre de toute une vie. » « J’ai presque cessé de penser que cela pourrait un jour arriver, après 20 ans de carotte agitée puis retirée. Mais tout cela appartient désormais au passé. Depuis que j’ai appris que cela se passait vraiment, j’ai fondu en larmes de joie à intervalles aléatoires », a-t-elle confié « enthousiasmée et émerveillée ».

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Le combat de Taylor Swift pour récupérer les droits de sa musique commence en 2018, lorsqu’elle annonce se séparer de son premier label, Big Machine Label Group, chez qui elle avait signé en 2005, à l’âge de 15 ans, au profit de Republic Records. « C’est aussi incroyablement excitant de savoir que je serai propriétaire de tous les enregistrements que je ferai à partir de maintenant », disait-elle alors sur son compte Instagram. L’année suivante, Big Machine, ainsi que les œuvres de la compositrice, sont vendues à Ithaca Holdings et son fondateur, le magnat de l’industrie musicale Scooter Braun. C’est une trahison pour Taylor Swift qui confie ne pas avoir été informée de la vente au profit du célèbre manager, qu’elle accusait de « harcèlement incessant et manipulation ».

En novembre 2020, les droits sur ses enregistrements reviennent à Shamrock Capital qui les a rachetés pour un montant de 360 millions de dollars (soit plus de 317 millions d’euros). Cinq ans plus tard, ils sont enfin entre les mains de leur créatrice. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé, mais selon Billboard, citant des sources proches du dossier, la star aurait acheté ses propres réalisations pour un montant similaire au chèque réalisé par Shamrock Capital en 2020. Et Scooter Braun est « heureux pour elle », selon le même média.

La version de Taylor

Les enregistrements originaux sont la source principale de revenus d’un artiste et permettent au propriétaire de décider de son usage, notamment pour les reproductions ou déclinaisons commerciales. À l’issue de ces longues années de combat, Taylor Swift s’est dite « extrêmement encouragée par les conversations que cette saga a ravivées au sein de mon industrie, parmi les artistes et les fans », rappelant « à quel point il était important que tout cela se produise. » « Je vous remercie de faire preuve de curiosité à l’égard d’un sujet que l’on considérait autrefois comme trop centré sur l’industrie pour être débattu à grande échelle », a-t-elle ajouté.

Pour tenter de reprendre le contrôle de sa musique, de ses paroles et des histoires personnelles qu’elle avait enregistrées en studio, Taylor Swift s’était lancée dans le réenregistrement de ses premiers albums. Mêmes chansons, même mélodies, mêmes titres d’albums, auxquels elle ajoutait « Taylor’s Version », soit, la « version de Taylor ». Quatre sur six ont été ré-enregistrés. Il ne manque que son tout premier album et Reputation, un opus aussi spécial qu’intense, conçu après ses disputes médiatisées avec Kim Kardashian et son ex-époux Kanye West. « En toute transparence : Je n’ai même pas réenregistré un quart de l’album. L’album Reputation était tellement spécifique à cette période de ma vie, et je me heurtais constamment à un point d’arrêt lorsque j’essayais de le refaire. Tout ce défi, ce désir d’être comprise tout en se sentant volontairement incomprise, cet espoir désespéré, cette hargne et cette espièglerie nées de la honte. Pour être tout à fait honnête, c’est le seul album des six premiers que je pensais ne pas pouvoir améliorer en le refaisant. Ni la musique, ni les photos, ni les vidéos. » Son premier album éponyme est quant à lui « complètement réenregistré » et « j’aime vraiment la façon dont il sonne maintenant ».

Mais si Taylor Swift (Taylor’s Version) et Reputation (Taylor’s Version) venaient à voir le jour, la chanteuse aux quatorze Grammys l’assure : « Ce ne sera pas dans un esprit de tristesse et de nostalgie pour ce que j’aurais aimé avoir. Ce sera simplement une célébration. » Mais pour l’heure, les fans sont convaincus qu’elle annoncera d’abord la suite de The Tortured Poets Department, son onzième album studio. Car celle qui a l’habitude de semer des indices pour nourrir l’anticipation de ses Swifties utilise beaucoup ces derniers temps le chiffre douze… « All the times I was thiiiiiiiiiiiis close », écrit-elle dans sa lettre. Oui, il y a bien douze « i »…