Agé de 42 ans, le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Ducuing, l’un des 17 anciens avisos du type A69 de la Marine nationale, a retrouvé Toulon à l’issue d’une dernière mission, vers l’Afrique de l’Ouest. Avant de rentrer, le bâtiment a également fait ses adieux à Ajaccio, sa ville marraine.

Arborant deux grands pavillons tricolores, l’un à la poupe, l’autre en mâture, le Commandant Ducuing a regagné Toulon le jeudi 29 mai, salué par les remorqueurs de la base navale à coup de jet d’eau. Ainsi s’est achevée la carrière opérationnelle de l’un des tout derniers bâtiments de ce type, qui après quasiment un demi-siècle de présence sur à peu près toutes les mers, auront complètement disparu de la flotte française dans les deux ans qui viennent. 

 

 

Diaporama

Le Commandant Ducuing de retour de son ultime mission.

 

Le Commandant Ducuing rentrant à Toulon. 

 

Mis en service en mars 1983, le Commandant Ducuing s’est vu attribuer, pour son dernier déploiement débuté le 14 mars, l’Afrique de l’Ouest dans le cadre de la mission Corymbe, à laquelle il a participé à de nombreuses reprises. Puis, après neuf jours de patrouille dans des conditions de mer formée, le bâtiment, après avoir franchi le détroit de Gibraltar le 19 mai, s’est arrêté en Corse sur le chemin du retour vers Toulon. Il a accosté le 24 mai à Ajaccio, sa ville marraine, afin d’y faire ses adieux en commémorant le 85ème anniversaire de la mort du capitaine de frégate Gabriel Ducuing, mort pour la France le 25 mai 1940 au Cap Gris-Nez, dans le Pas-de-Calais. L’officier, qui commandait une batterie côtière, a été tué par une rafale allemande en hissant une dernière fois les couleurs, après avoir fait évacuer la totalité de ses hommes.  

Afin de rendre hommage à son courage et son sacrifice, son nom avait été donné au 15ème des 17 avisos du type A69, toutes les unités de cette classe ayant été nommées en hommage à des marins et résistants morts pour la France durant la seconde guerre mondiale. Une tradition qui se perpétuera avec les futurs patrouilleurs hauturiers (PH), qui reprendront une partie de ces noms, dont celui du commandant Ducuing, attribué au sixième de ces nouveaux bâtiments qui doivent être construits à 10 exemplaires (7 commandés à ce stade).  

 

 

Le Commandant Ducuing sera retiré du service d’ici l’été, tout comme le Commandant Birot, qui était opérationnel depuis mars 1984 et est rentré à l’issue de sa dernière mission la semaine dernière également. Avec le désarmement de ces deux unités, il ne restera plus à Toulon qu’un seul PHM, le Commandant Bouan (1984), qui tirera sa révérence en 2026, tout comme l’un des deux derniers patrouilleurs brestois de ce type, le Commandant Blaison (1982). L’histoire des A69 au sein de la Marine nationale se refermera définitivement en 2027, lorsque l’Enseigne de Vaisseau Jacoubet (1982) sera à son tour mis en retraite. 

 

Le Commandant Birot quittant Toulon pour sa dernière mission, le 13 mai. 

 

Le Commandant Birot quittant Toulon pour sa dernière mission, le 13 mai. 

 

Longs de 80.5 mètres pour une largeur de 10.3 mètres et un déplacement de 1300 tonnes en charge, les PHM, armés par un équipage de 85 marins, peuvent atteindre la vitesse de 23 nœuds et franchir 3000 nautiques à 18 nœuds. Dotés d’un radar de surveillance DRBV-51A et, pour les PHM brestois, d’un sonar de coque DUBA-25, ces bâtiments disposent d’une tourelle de 100 mm, deux canons de 20 mm, des mitrailleuses et un système surface-air à courte portée Simbad. Ils ont également été dotés en 2022 d’un système de mini-drones de la marine (SMDM) basé sur des engins à voilure fixe Aliaca, ce qui a permis d’étendre leurs capacités de surveillance et d’identification. 

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