Par
Rédaction Lille
Publié le
2 juin 2025 à 6h16
Si l’on vous parle de la performance de Louis Defaut, cycliste originaire de Lille de 28 ans, vous allez très vite comprendre en quoi sa course a été un véritable exploit. En seulement 45 heures et 23 minutes, Louis a réussi à venir à bout du parcours de 1000 kilomètres et 19 000 mètres de dénivelé de la 8ème édition du BikingMan sur les routes sauvages de l’Île de Beauté. A Biguglia, il est arrivé 5 heures avant son poursuivant et avec 2 heures d’avance sur le gagnant de l’année précédente. Dans les coulisses de cette performance presque inhumaine.
Une course hors normes
Collation, hydratation, sommeil, Louis avait tout prévu : « j’étais autonome en nourriture pour les 30 premières heures et j’avais 4 bidons d’eau sur mon vélo pour m’hydrater correctement ». Quant au repos, pas de place pour une bonne nuit de sommeil ! Il n’a dormi que 25 minutes réparties sur des micro-siestes de 4 à 5 minutes, « je ne faisais pas de pause sans objectif vital ». Selon le cycliste « l’ennemi des courses longues, c’est l’arrêt ».
On pourrait penser à un vélo qui court vite, mais non, c’est Louis lui-même qui a conçu son vélo pour la course. Ingénieur de formation, il allie travail et passion en exerçant en tant que responsable performance et ingénieur produit chez Van Rysel, marque de vélo de course de Decathlon. Et il n’a pas concouru sur n’importe quel engin. Développé pour l’équipe Decathlon-AG2R du Tour de France, il dit avoir choisi celui-ci car « c’est le plus aérodynamique, je suis dans une position que je peux tenir très longtemps ».
Du BMX à la route, itinéraire d’un passionné
Pourtant, au départ, ce n’était pas au vélo de route que Louis était destiné. Il commence le cyclisme avec le BMX à tout juste 7 ans, mais l’aventure tourne court. « J’ai arrêté parce que le BMX c’est beaucoup de chutes et d’accidents » explique-t-il. À 19 ans, il se met ensuite plus sérieusement au VTT, « je faisais beaucoup de courses en compétition mais en étant à Lille on n’a pas le terrain de jeu pour le VTT ». C’est alors sur le vélo de route que Louis s’est rabattu.
Ce n’est pas sa première participation, le BikingMan, il l’avait déjà fait deux fois. Lors de sa dernière participation en 2023, il y participe avec des amis pour se challenger et s’amuser « j’y suis allé sans trop de préparation, ça m’a pas mal appris sur ce qu’il fallait faire et ne pas faire ». Pourtant, il boucle déjà le parcours en 51 heures et termine 4ème, une belle prouesse pour une course amateur entre amis.
Pas de coach, pas d’équipe, Louis s’est préparé tout seul. Il n’y est pas allé complètement à l’aveugle non plus puisqu’il a suivi une formation d’entraîneur donnée par la Fédération
Française de Cyclisme et a déjà exercé pendant 2 ans. « Je me suis pas mal documenté sur les pratiques d’entraînement et j’ai décidé de m’entraîner tout seul. »
Le petit plus d’exercer dans sa passion, c’est de pouvoir s’entraîner au travail : « le gros avantage de travailler chez Van Rysel c’est que tous les midis on va rouler, c’est une source de motivation et ça me fait une belle semaine d’entraînement ».
En plus de cela, ses terrains d’entraînement, ce sont les classiques. Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège, il les a toutes faites en amateur. Petit outil de performance en plus, rallonger les parcours pour avoir un entraînement encore plus corsé. Sur la course Liège-Bastogne-Liège, Louis raconte s’être levé à 1h30 du matin pour faire 140km avant la course, juste un petit échauffement !
La suite : se faire plaisir sur le vélo
Pour la suite, il ne se met pas de pression : » je souhaite juste une chose c’est de me faire plaisir sur le vélo « , » je ne pense pas refaire ce genre de course cette année « . Il veut également découvrir d’autres choses et dans sa ligne de mire, les courses format Gravel qui sont plus courtes, entre 20 et 30 heures. Pas non plus question de passer professionnel, concilier travail et sport à haut niveau peut vite devenir très compliqué. » En travaillant, on ne peut pas se mettre les charges d’entraînement d’un pro. »
Par Margaux Salignat
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