Les soldes d’été ont commencé au sein du réseau chinois BYD. Ainsi, la Seagull (commercialisée sous l’appellation Dolphin Surf en Europe, cette année) s’affiche à -20%. La Seal se négocie à -34%. Les remises substantielles concernent une vingtaine de modèles de la marque « build your dreams ».
Il faut rappeler que le premier marché automobile mondial n’échappe pas à une concurrence féroce entre une myriade de marques locales, jusqu’à mettre en difficulté les firmes européennes, notamment allemandes.
Confrontées au ralentissement économique, freinées par la crise de l’immobilier, les industriels voient leurs stocks gonfler dangereusement. Devenu le premier constructeur de véhicules électriques dans le monde devant Tesla, selon les données de Bank of America, BYD n’échappe pas à ces tensions. Si la compagnie entend continuer de creuser l’écart en jouant la carte des volumes, et en passant à l’offensive en Europe, elle prévoit aussi de maintenir la pression sur les prix.
BYD casse les prix, la concurrence s’aligne
L’opération de promotion en cours jusqu’à la fin juin, prend toutefois des airs de déstockage à l’heure où les exportations chinoises sont mises à mal par les taxes douanières américaines et européennes. Selon les analystes, les concessionnaires BYD disposeraient de trois à quatre mois de stocks, soit le seuil maximum qu’ils peuvent gérer. Les soldes engagées auraient permis d’augmenter la fréquentation des show-rooms de près de 40% le week-end dernier.
La stratégie commerciale de BYD a conduit ses concurrents chinois à ajuster à la baisse leurs prix, à l’image de Leapmotor dont le C10 REEV voit ses tarifs fondre de 30% en Chine. Geely, partenaire stratégique de Renault, suit la tendance. « Bien que certains de ces rabais soient en place depuis le mois d’avril, l’annonce officielle envoie un signal montrant combien le marché est rude », révèlent les analystes de Morgan Stanley, cités par Bloomberg.
En France, le leasing social déstabilise la valeur des BEV
Une concurrence qui s’intensifie, une guerre des prix ranimée, la bataille commerciale frappant le marché de l’électrique chinois pourrait gagner l’Europe. Sur un segment sensible au prix, BYD avance ses arguments.
Mais les legacy semblent prêts à contrer les ambitions de la marque chinoise, au risque d’alimenter la valse des étiquettes. D’autant que les obligations imposées par les indicateurs CAFE ne laissent pas véritablement d’autres alternatives aux constructeurs. Ces derniers pourraient dégainer des offres de leasing à prix cassés.
Le positionnement agressif de la nouvelle Citroën ë-C3, la baisse des prix de la Peugeot e-208, ou les futures versions d’entrée de gamme de la Renault 5 E-Tech, donnent déjà le ton. En attendant l’arrivée sur le marché des nouvelles micro-citadines à moins de 20 000 euros (Nissan Micra, Volkswagen ID. 1, Renault Twingo).
Le lancement de la saison 2 du leasing social promettant une voiture électrique pour 100 euros par mois, déstabilisant un peu plus la valeur réelle de ces modèles. Une stratégie qui n’est pas sans risque pour la rentabilité des constructeurs, et les valeurs résiduelles que devront gérer les distributeurs.