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Le candidat d’extrême droite Karol Nawrocki a remporté l’élection présidentielle en Pologne ce dimanche 1er juin.
POLOGNE – Au coude à coude, jusqu’à la dernière minute. Le candidat nationaliste Karol Nawrocki a remporté l’élection présidentielle polonaise contre le maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski, selon les résultats officiels publiés ce lundi 2 juin, infligeant un coup majeur au gouvernement pro-européen du pays.
Selon les données de la commission électorale nationale, Karol Nawrocki a remporté 50,89 % des voix, contre 49,11 % pour Rafal Trzaskowski lors du second tour de l’élection de dimanche 1er juin, dont les résultats mettent en évidence la polarisation dans le pays membre de l’OTAN et de l’UE.
Les premiers sondages après la fermeture des bureaux de vote avaient d’abord donné une légère avance à Rafal Trzaskowski. Après la publication de ces sondages, les deux candidats ont revendiqué la victoire.
Âgé de 42 ans, Karol Nawrocki est soutenu par le PiS nationaliste qui a gouverné la Pologne de 2015 à 2023, ainsi que par le président conservateur sortant Andrzej Duda. « Félicitations au vainqueur ! », a écrit ce dernier sur X, remerciant les Polonais pour la forte participation qui s’est élevée à 71,63 %.
« Manque de gratitude »
Cette élection était particulièrement scrutée puisqu’elle pourrait changer la donne sur le soutien de la Pologne à l’Ukraine voisine. S’il s’est engagé durant sa campagne à maintenir le soutien à Kiev, Karol Nawrocki a plusieurs fois dénoncé les aides accordées aux réfugiés ukrainiens et accusé Volodymyr Zelenksy d’un « manque de gratitude ». Contrairement à son adversaire Rafal Trzaskowski, Karol Nawrocki s’oppose également à l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan.
Cet admirateur de Donald Trump résume sa position par la formule « La Pologne d’abord, les Polonais d’abord », qui lui a servi de slogan durant la campagne. Peu avant le premier tour, il avait d’ailleurs rencontré le président américain à la Maison Blanche.
Selon les analystes, la victoire de Karol Nawrocki risque aussi de bloquer le programme progressiste du gouvernement concernant notamment l’avortement et les droits LGBT+ et pourrait raviver les tensions avec Bruxelles sur les questions liées à l’État de droit.
La course à la présidence a été marquée par plusieurs polémiques pour cet ancien boxeur. Des médias ont notamment révélé qu’il avait acquis un appartement auprès d’un homme âgé à l’issue d’une transaction jugée opaque par des observateurs et ses opposants politiques. Le site d’informations Onet.pl a pour sa part publié une enquête explosive, affirmant qu’il était impliqué dans l’introduction de travailleuses du sexe dans un hôtel à Sopot (nord) à l’époque où il y travaillait comme garde, il y a une vingtaine d’années.
Il est par ailleurs accusé d’entretenir des liens avec des gangsters et des néonazis.