Par

Laurène Fertin

Publié le

2 juin 2025 à 10h44

7h, ce lundi 2 juin 2025. François a mis son débardeur, son short, sa casquette et ses chaussures de running pour un « petit » défi qu’il sera en mesure de finir, « si tout va bien », à la fermeture du parc du Tabor à Rennes, ce soir. Toute la journée, le jeune homme de 28 ans va s’efforcer de courir 100 km dans le parc en réalisant des boucles. Pourquoi ? « Parce que ça me fait du bien, sourit le runner. Avant de courir, j’étais en cure de désintox. La course m’aide beaucoup. »

Un soutien familial

Au petit matin ce lundi, son père, Johann, est venu le soutenir pour le top départ de la course. « Ma mère va me rejoindre pour courir un bout avec moi », raconte François, qui grelotte un peu devant les grilles, en attendant que le parc ouvre à 7h30. « Je n’ai pas pu l’en dissuader (rires). Mais elle dort là, je ne voulais pas qu’elle se lève si tôt ! »

D’anciens collègues vont aussi passer le voir dans l’après-midi, histoire de faire coucou… « et se foutre un peu de moi », rit François.

Courir au parc du Thabor 100 km, c’est inédit, c’est du jamais-vu. C’est un peu « my time to shine » ! [Mon moment de gloire, N.D.L.R].

François Le Moigne

Un moment de gloire pour François qui a débuté tardivement la course à pied et qui, en ajoutant des kilomètres à son compteur, aime relever des défis personnels.

« Un petit nouveau »

« Je suis un petit nouveau dans la course à pied, raconte le jeune homme de 28 ans, suivi par un coach. Cela fait deux ans que je cours sérieusement. »

J’ai commencé par faire de la route, puis des semi-marathons puis des marathons – notamment celui de Rennes. Je suis ensuite passé par des trails car on sait, quand l’on est un coureur, que l’on a une plus longue longévité dans notre sport quand on pratique le trail que la route.

François Le Moigne

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Le runner a débuté sa course vers 7h30, ce lundi 2 juin 2025, dans le parc du Thabor. (©Laurène Fertin – actu Rennes)

Les très longues distances, ça le connaît, alors 100 km, c’est presque une partie de plaisir… « Je vais réaliser une première boucle d’un kilomètre dans la matinée, sans dénivelé. Ensuite, je ferai une pause vers midi de 15 minutes, histoire de manger et de boire. Je reprendrai ensuite, toute l’après-midi, avec une boucle de 1,5 kilomètre avec du dénivelé. » Au total, « 4 fois 25 boucles », 100 km.

Un « regain d’amour-propre »

Courir, c’est une forme de rédemption pour l’ancien malade alcoolique. « J’ai un passé sombre, développe François. J’ai beaucoup bu, je suis partie en cure de désintoxication pendant sept semaines à Pont-Péan à la Clinique Philaé. »

En thérapie, il n’y avait pas grand-chose à faire. On avait des vêtements de sport. J’ai commencé à courir sur le terrain vague. Ça m’a fait beaucoup de bien.

François Le Moigne

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Enchaîner les kilomètres, François le reconnaît, c’est aussi pratiquer le sport à l’excès, comme il a pu « boire à l’excès ». « Il y a des personnes comme ça, sourit-il. Le sport, en tout cas, m’aide à ne plus penser à l’alcool. »

François a déjà pu se blesser – une périostite (une inflammation du périoste, le tissu entourant le tibia) au tout début de ses entraînements puis le syndrome de l’essuie-glace (une inflammation touchant le genou). « Mais j’ai jamais abandonné une course », glisse François.

Et visiblement, ce n’est pas aujourd’hui que cela va arriver… « J’ai 13 heures devant moi pour relever le défi. »

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