Publié le
2 juin 2025 à 16h47
L’institut Quorum et le Cercle des élus locaux ont dévoilé le classement 2025 des élus locaux « les plus influents et les plus innovants de l’année », selon six critères : l’influence institutionnelle, l’impact sur les politiques locales, la capacité d’anticipation, le leadership, l’engagement sociétal et l’innovation.
Parmi eux, se trouvent huit Normands dont deux Seinomarins : Nicolas Mayer Rossignol, maire de Rouen et Président de la Métropole de Rouen et Théo Pérez, maire de Bois-Guillaume, qui, après sa distinction au Sénat, a accepté de répondre à nos questions.
Comment entrez-vous dans ce classement ?
Nous avons été approchés en début d’année sans vraiment rien nous dire sauf qu’ils suivaient notre profil et j’imagine, qu’un travail de suivi de la presse est également fait.
Personne n’est venu ici. Nous avons simplement répondu à trois questions : quelle est l’action locale innovante que vous avez mise en place ? Quelle est l’idée/réalisation inspirante selon vous à reprendre émanant de votre territoire ? Demain, vous êtes nommé au Gouvernement, quelle réforme (notamment sur une politique publique locale) entamez-vous ? Après, je ne sais pas comment ce Top 100, parmi plus de 35 000 maires, a été réalisé.
Qu’est-ce que cela représente ?
J’ai accueilli cette initiative avec enthousiasme, car c’est réellement un coup de projecteur sur quelque 50 000 élus locaux qui font un boulot du quotidien dans des conditions difficiles.
Me concernant, ça fait plaisir, mais je ne me réserve pas les honneurs de cette distinction. C’est la reconnaissance d’un travail collectif avec les adjoints, les conseillers municipaux et tous les agents de la ville. Cette distinction, c’est pour la Ville de Bois-Guillaume sur ses deux jambes. Celle de la politique et celle de l’administration.
C’est la reconnaissance d’un bilan ?
Oui, c’est une reconnaissance de ce qui a été fait depuis le début du mandat. On a développé beaucoup d’initiatives dans beaucoup de domaines assez innovants comme la charte de l’urbanisme. Nous étions la première commune de France à la rédiger. Cela a fait les grands titres des médias locaux et nationaux.
Il y a aussi la subvention pour aider les habitants à s’équiper d’un système d’alarme afin de réduire les cambriolages. C’est une initiative qui n’existe quasiment nulle part en France.
Il y a notre engagement sur la construction de logements, notamment sociaux, la réalisation de notre cœur de ville, la mise en place d’un budget participatif et de la démocratie participative et nous sommes parmi les cinq communes en France à avoir le plus progressé sur la transition écologique, notamment avec notre boucle d’autoconsommation collective.
Nous sommes vraiment allés plus loin que les engagements de notre programme, car Bois-Guillaume a un potentiel incroyable, mais malheureusement était endormie sur ses acquis. Nous avons une population et un cadre de vie qui permet de développer de belles initiatives. Nous sommes super fiers avec toute l’équipe de ces réalisations et impatients d’en avoir un usage complet. On a bossé dur ! Et, peu importe comment cela se termine dans un an. Le bilan est objectivement positif. Je prends cette reconnaissance telle quelle.
Même si je n’ai pas encore annoncé ma candidature, je crois que c’est une carte blanche pour continuer, en restant les pieds sur terre. Il y a encore plein d’enjeux à mener à Bois-Guillaume.
Théo Pérez
Comment valoriser cette mise en avant au plus haut niveau ?
C’est difficile. Je suis mal à l’aise avec cela. On peut vite glisser dans, c’est moi le meilleur. Je n’ai pas fait de communication officielle à cause de cela. Il reste encore plein de choses à faire. Cette distinction vient sanctionner quelque chose à l’instant T. Est-ce que je peux m’en servir pour avoir plus d’influence sur ceux qui décident ? Je ne sais même pas. Cela donne de la crédibilité pour agir, mais ce n’est qu’une voix de plus qui est déjà là sur les interpellations des maires.
Par contre, il faut mettre en parallèle le statut pourri des élus locaux. Professionnel, personnel, leur protection. Alors, si je peux être utile, je le ferais avec grand plaisir, mais je ne me fais pas beaucoup d’illusions. Là, c’est un coup de projecteur sur le travail des élus locaux, car sans eux, on vit moins bien. Il faut écouter leurs appels.
Être dans ce Top 100, ce n’est pas contre-productif en vue des municipales 2026 ?
Si on va dans ce sens, cela voudrait dire qu’à chaque fois qu’un élu local réalise 100 % de son programme, il serait moins crédible pour se représenter, et qu’à l’inverse, ceux qui n’ont fait qu’une partie de ce qu’ils avaient promis seraient légitimes à rester.
Alors, même si je n’ai pas encore annoncé ma candidature, je crois que c’est une carte blanche pour continuer, en restant les pieds sur terre. Il y a encore plein d’enjeux à mener à Bois-Guillaume. Sur la transition écologique, le chemin est encore long. Sur le vivre ensemble, il y a encore mille choses à proposer. Avec la croissance démographique, il va y avoir de nouveaux besoins dont des services. Devrons-nous passer d’un cœur de ville à un centre-ville ? Ça deviendra inévitable. Je ne veux pas que Bois-Guillaume soit une ville-dortoir. Je veux qu’elle soit une ville où on trouve tout.
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