Invité à Munich samedi et à l’Élysée dimanche, Michel Denisot est resté… chez lui, à Paris, car en convalescence après une légère intervention. Cela n’a pas empêché l’ancien président du Paris SG de s’enthousiasmer devant « la performance extraordinaire des Parisiens » et « d’envoyer des dizaines de messages de félicitation aux uns et aux autres. C’est une énorme étape franchie par le club. On peut dire aujourd’hui que le PSG est un grand d’Europe. Pour le prétendre, il faut avoir gagné cette Ligue des champions ».
Michel Denisot ne cache pas son « admiration pour le jeu pratiqué par les nouveaux champions d’Europe. Ils jouent en bloc, cela n’a rien de nouveau, sauf que ce bloc est d’une mobilité impressionnante. Tout le monde défend, tout le monde attaque, la preuve c’est Hakimi qui marque le premier but et Dembélé a exercé pendant toute la rencontre un pressing incessant ».
« Le PSG a misé sur une nouvelle star : le collectif »
Le football est ainsi fait : « On croit avoir tout vu et grâce au travail d’un coach, on redécouvre ce sport. Cela n’a plus rien à voir avec le foot d’il y a 25 ans. On s’en rend moins compte devant sa télé mais le jeu du PSG va une vitesse hallucinante. Luis Enrique a quand même réussi à imposer une équipe sans véritable avant-centre et qui parvient malgré tout à inscrire cinq buts en finale de la Ligue des champions… »
Michel Denisot : « Le jeu pratiqué par le PSG n’a rien à voir avec le football d’il y a 25 ans.
© (Archives NR, Thierry Roulliaud)
L’hommage au technicien espagnol se veut appuyé : « Le PSG a connu beaucoup de grands entraîneurs, qui ont appliqué différentes méthodes, mais aucun n’a réussi ce qu’a fait Luis Enrique, c’est donc lui qui a raison. Quand j’étais président, le PSG l’a affronté deux fois, une première avec le Real, une seconde avec Barcelone. Il avait déjà le profil d’un joueur qui réfléchit beaucoup à ce qu’il fait. Après avoir installé côte à côte les trois meilleurs joueurs du monde (Mbappé, Messi, Neymar), le PSG a misé sur une nouvelle star : le collectif. C’est grâce à une belle collaboration entre Enrique et Campos, le « Luis Store », et c’est riche en enseignements pour tous les entraîneurs du monde. Luis Enrique a pris de gros risques en début de saison, en se mettant à dos une partie du public et des médias, au final tout le monde vante ses qualités… »
Réjouissante également, « la jeunesse de l’effectif parisien. On peut tempérer en rappelant que le Real a déjà gagné 15 fois le trophée, mais on peut aussi envisager que le PSG réussisse une série sur plusieurs années ». Petite pique sympathique envers les Marseillais : « On peut dire désormais que le PSG est le seul club français à avoir remporté deux Coupes d’Europe (1), dont la Ligue des champions… » Une rivalité provenço-parisienne qui a fait les délices des journaux ce week-end : « À jamais les deuxièmes ! » pour La Provence, « À jamais les meilleurs ! » pour Le Parisien.
(1) En 1996, le PSG a battu le Rapid Vienne (1) en finale de la Coupe des Coupes, compétition qui n’existe plus aujourd’hui.