En janvier 2020, le groupe Atrium devenait propriétaire du marché de gros de Saint-Etienne, avec pour ambition d’en faire un marché de gros régional. Le Covid a mis à mal ce projet et la Ville a repris possession du tènement de 45 000 mètres carrés au printemps. Depuis, la Semmaris, qui administre le marché international de Rungis, a manifesté son intérêt pour le site…

Marché de grosEn attendant, l’activité se poursuit sur place. ©GoogleStreetView

Ça devait être un projet ambitieux, nécessitant un investissement de 26 millions d’euros. Au mois de janvier 2020, le groupe Atrium, via sa filiale Green Market, faisait l’acquisition du Marché de gros de Saint-Etienne, pour en faire un d’envergure régionale.

Autrefois, le site était géré en Délégation de service public (DSP) par la SMG. Cette dernière ayant rencontré des difficultés, il avait été décidé de résilier ce contrat et de privatiser le site face à l’intérêt d’Atrium. A l’époque, le site avait été vendu pour la somme de 3 250 000 millions d’euros. Il avait été convenu que le groupe verserait 2 millions d’euros à la signature de la vente début 2020, et que le reste serait versée à la fin de cette même année. « Avec le Covid, les prix des matériaux et des travaux a explosé et Atrium nous a demandé un délai, explique Jean-Pierre Berger, 1er adjoint au maire, chargé de l’urbanisme. Nous avons accepté, pour un paiement fin 2021 ». Néanmoins, après plusieurs relances, la municipalité n’est pas payée jusqu’à ce qu’Atrium l’informe en juin 2023 qu’elle ne mènera pas à bien le projet…

Accord entre la Ville et Atrium

En parallèle, Green Market demande aux élus une modification du PLU (Plan local d’urbanisme), le site étant exclusivement réservé à une activité agro-alimentaire. Craignant que l’entreprise se fasse une plus-value dans son dos en déclassant le site pour y installer une activité industrielle, la municipalité refuse. En juin 2024, elle attaque le groupe en justice pour non respect de ses engagements. Après un an de négociations, les deux parties sont parvenues à un accord, marquant « la fin d’un feuilleton » pour le 1er adjoint. Ainsi, la Ville a repris possession du tènement de 45 000 mètres carrés et Atrium versera 487 830 euros en solde de tout compte.

Dans le projet initial Atrium avait choisi de confier la construction du projet au cabinet Berger Architecture et de s’appuyer sur la Société d’économie mixte d’aménagement et de gestion du marché d’intérêt national de Rungis, la Semmaris, pour la partie gestion et commercialisation du site. C’est ainsi que cette dernière a eu vent du projet et a dernièrement manifesté son intérêt pour requalifier ce marché de gros.

Des études cet été

« Elle se propose d’en faire un marché d’intérêt régional, poursuit Jean-Pierre Berger. L’activité se poursuit en attendant, dans des conditions qui ne sont pas simples. C’est pourquoi nous allons faire des travaux de maintenance et de mise en état ». Cet été, Semmaris mènera des études de faisabilité, de marché, etc. Elle rendra sa copie au mois de septembre et décidera ou non, en fonction de ces résultats, d’entrée en discussion avec la Ville pour trouver un accord pour exploiter le site. Néanmoins, on apprend ce jour chez nos confrères de L’Essor, que le président d’Atrium estime que l’on se sert de lui comme un épouvantail et entend contester l’accord qu’il a signé au mois d’avril avec la Ville. Le feuilleton n’est peut-être pas terminé.

Au Conseil municipal de ce jour, l’opposition a émis quelques réserves. « Nous étions fermement opposés à ce projet et nous souhaitions maintenir cet outil dans le giron public. Nous pensions qu’il y avait un manque de garanties sérieuses dans le projet porté par Atrium, explique Laetitia Valentin, conseillère municipale du groupe Saint-Etienne Demain. Six ans plus tard, strictement rien ne s’est passé alors qu’en 2022 vous deviez effectuer des travaux de désamiantage. Et, quelques mois avant les élections municipales, vous annoncé un nouveau projet. Nous voterons donc l’abstention par lucidité ».