Par

Fabien Binacchi

Publié le

2 juin 2025 à 18h12

Contrairement aux radars fixes, visibles depuis la route et signalés (discrètement) sur les applis d’aide à la conduite, ces engins se faufilent dans la circulation, incognito. Deux voitures-radar roulent depuis ce lundi 2 juin 2025 dans le département des Bouches-du-Rhône et donc à Marseille, annonce la préfecture de police. Expérimenté en Normandie, ce dispositif, qui s’est déployé progressivement en France, a rapidement gagné son surnom de « sulfateuse à PV ». Voici ce qu’il faut savoir.

Des « véhicules banalisés »

Vous êtes prévenus : « à partir de ce lundi, deux voitures-radar chargées de contrôler la vitesse des véhicules » et de verbaliser « circulent sur les routes du département », fait savoir la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, dans un communiqué.

Si plusieurs sources précisent les modèles utilisés en France (Ford Mondeo, Citroën Berlingo, Peugeot 508 et 308, Volkswagen Golf et Passat 7 et 8, Seat Leon, Skoda Octavia), ces « véhicules banalisés » sont très difficiles, voire impossibles à détecter.

Certains équipements embarqués pourront être repérés par les plus observateurs, mais ces voitures « utilisent un flash infrarouge, non-visible pour les usagers », précise la Sécurité routière sur son site, et ne sont pas signalées sur les applis, type Waze. Ce qui rend leur efficacité redoutable et leur a valu le surnom de « sulfateuse à PV ».

Sur les routes 7 j/7 et 24 h/24

D’autant plus que leur fonctionnement peut se faire sans aucun temps mort. L’une ou l’autre, ou même les deux en simultané, sont en capacité « de rouler 7 j/7 et 24 h/24 », prévient encore la préfecture de police dans sa communication.

Elle précise, sans plus de détail, que c’est un opérateur privé qui les fait rouler sur des « parcours […] élaborés par la gendarmerie, la police, la direction départementale des territoires » et ses propres services, selon plusieurs critères.

« Les chiffres de l’accidentalité et le flux des véhicules associés aux zones et axes les plus accidentogènes » ont notamment été pris en compte.

L’entreprise titulaire du marché est rémunérée en fonction du nombre de kilomètres de contrôle effectués, selon des parcours et des objectifs fixés par l’État. La rémunération est donc déterminée à l’avance, de manière totalement indépendante du nombre de contraventions. Si la société ne respecte pas ces règles ou si la vitesse du véhicule-radar n’est pas adaptée, le titulaire du marché s’expose à des pénalités.

Préfecture de police des Bouches-du-Rhône

Une marge d’erreur plus importante

D’après la Sécurité routière, ces véhicules sont surtout « conçus pour cibler les conducteurs responsables de grands excès de vitesse » avec une marge d’erreur plus importante que pour les autres radars : comptez 10km/h pour les limitations de vitesse inférieures à 100km/h et 10 % pour celles supérieures à 100km/h.

Ainsi, seront flashés les véhicules roulant à partir de 146 km/h sur autoroute, 124 km/h sur une voie express ou 61 km/h en agglomération.

La Sécurité routière

La préfecture de police rappelle qu’en 2024, 115 personnes sont décédées sur les routes du département des Bouches-du-Rhône avec, avec une « vitesse excessive ou inadaptée » dans 30 % des cas de ces accidents mortels.

Libérer du temps aux forces de l’ordre

Les services de l’État assurent que ces voitures-radar font donc « partie intégrante d’un dispositif global de contrôle automatisé dont l’objectif est de lutter efficacement contre l’accidentalité et la mortalité sur les routes ».

En plus des 96 radars déjà implantés sur les axes du département.

Le dispositif permet, selon les autorités, de « libérer du temps aux forces de l’ordre pour le consacrer à des tâches non relégables comme l’interception au bord des routes », pour des problématiques d’alcoolémie ou liées aux stupéfiants notamment.

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