Pendant que le Parisien Ousmane Dembélé pénétrait sur le court central de Roland-Garros pour présenter la coupe aux grandes oreilles au public, à quelques dizaines de kilomètres de là, dans le calme du centre national de football à Clairefontaine, Rayan Cherki se présentait devant quelques représentants de la presse. Une première pour le futur ancien Lyonnais et néo-Bleu.

Habitué des sélections jeunes, le jeune créateur de 21 ans est le bleu des Bleus. Appelé par Didier Deschamps pour participer au Final Four de la Ligue des nations (demi-finale contre l’Espagne jeudi à Stuttgart, petite finale et finale dimanche) avec la grande équipe de France, Cherki est revenu sur le sacre du PSG, le ballon d’or et son avenir. En toute décontraction.

Comment avez-vous appris votre sélection ?

RAYAN CHERKI. J’étais sur un tournage pour le titre de meilleur passeur du championnat. J’aurais préféré être chez moi avec mes proches mais c’est comme ça. J’ai appelé mon père et ma mère en premier. C’était logique. J’étais heureux de voir qu’ils étaient pour moi.

Vous découvrez enfin l’équipe de France…

Je ne me suis pas inquiété. Il a fallu respecter un long chemin pour venir ici, être patient. J’ai travaillé. Je suis très content d’être au Château (le surnom de la résidence de l’équipe de France à Clairfontaine). On l’avait un peu découvert pendant les Jeux l’an dernier mais là c’est un peu nouveau. Je suis heureux d’être là.

C’est aussi la récompense de votre belle saison avec Lyon…

J’ai fait une bonne saison mais je sais que je peux encore être meilleur. Je travaille tous les jours pour devenir encore meilleur.

Avez-vous discuté de votre positionnement avec Didier Deschamps ?

J’en ai discuté un peu avec le coach, on est tous les deux conscients que je peux jouer à tous les postes de l’attaque. J’essaierai de répondre présent quelque soit le poste.

Pouvez-vous être ce joueur créatif qui manque aux Bleus depuis l’arrêt de Griezmann ?

Je ne sais pas s’il y a un manque de créativité en équipe de France, nos joueurs sont forts dans tous les domaines. Je coche peut-être un peu plus la case de la créativité et si on me demande de l’apporter, je ne laisserai pas passer ma chance. Je sais ce que je peux apporter au groupe.

On vous annonce dans de nombreux clubs, dont Manchester City…

Toutes les pistes sont crédibles. Mais je ne savais pas que c’était un sujet, ça ne pollue pas mon stage, je suis là pour jouer au football, le reste n’est que futilité. Il y a deux matchs importants avec l’équipe de France avant tout. Pour l’instant la question ne se pose pas. On verra le moment venu.

Avez-vous un souvenir particulier de l’équipe de France ?

Il y en a tellement. J’ai eu la chance d’assister à la Coupe du monde 2018. Une compétition incroyable. À qui j’aimerais ressembler ? À Zidane évidemment. Il y a tellement de mots qui me viennent à l’esprit quand on parle de lui qu’on y passerait l’après-midi… mais c’est la route que j’aimerais suivre.

Aviez-vous envisagé de jouer pour une autre sélection ?

J’avais un plan en tête et je l’ai suivi à la lettre. C’est bien d’être appelé mais j’espère que ce n’est que le début d’une longue histoire.

Que retenez-vous de votre médaille d’argent aux Jeux de Paris avec Thierry Henry l’été dernier ?

On a vécu quelque chose de magnifique aux JO. Il a souvent été dur avec moi mais on savait pourquoi. C’était pour mon bien. Je lui en suis reconnaissant. Il connaissait mon plan. J’ai réussi à lui montrer que mon plan a fonctionné.

Avez-vous suivi la finale de la Ligue des champions samedi ?

On a regardé le match tous ensemble, c’était un match magnifique, à sens unique. On était très heureux pour nos partenaires (en équipe de France). Ils (les joueurs du PSG) le méritent amplement. On est très content pour eux.

Le PSG vous a-t-il impressionné ?

ils ont été impressionnants du début à la fin, l’Inter n’a pas vu le jour.

Avez-vous un favori pour le prochain ballon d’or ?

La saison n’est pas finie, il reste des matchs. Mais on sait que les deux meilleurs joueurs du monde sont des Français (Mbappé et Dembélé). C’est difficile de les partager.

Jouer avec eux dans quelques jours vous met un peu de pression ?

Je suis là pour les servir. Ce sont les deux meilleurs joueurs du monde, je suis là pour les mettre dans les meilleures dispositions et qu’ils prennent du plaisir sur le terrain et en dehors.

Êtes-vous surpris de la nouvelle dimension prise par Désiré Doué ?

Est-ce que je suis surpris ? Non on va tous répondre la même chose, il est extrêmement fort mais a une marge de progression importante. On ne peut qu’applaudir ce qu’il a fait en finale, il le mérite. Il est bon, c’est logique de le voir faire ça. Je lui souhaite de vivre une centaine de matchs comme ça.