A Strasbourg (Bas-Rhin), la fin de mandat municipal sera marquée par la rénovation d’équipements culturels. La Ville lance quatre projets sous maîtrise d’ouvrage de sa direction de l’architecture et du patrimoine. Le « gros » morceau consiste en la réhabilitation des locaux de l’opéra national du Rhin (ONR) : elle mobilisera 120 M€ TTC à elle seule. Toujours en activité, le bâtiment néoclassique du début du XIXe siècle fait pourtant l’objet d’un avis défavorable d’exploitation de la commission de sécurité depuis… 1997. « Cette seule raison suffit à justifier d’intervenir après plus de vingt ans d’atermoiements, mais nous avons souhaité aller vers une reconfiguration plus profonde, qui soit à la hauteur de la réputation de l’ONR et puisse l’accompagner sur un temps long », commente la maire (EELV) Jeanne Barseghian.
Extension de l’opéra
La synthèse de trois études patrimoniale, de programmation et de fonctionnement futur a tranché, entre autres, en faveur d’une restauration complète de l’enveloppe extérieure et d’une extension sur deux côtés pour l’accueil de nouveaux espaces (restauration, médiation culturelle…). De plus, une surélévation de 5 m de la toiture, qui sera également reprise, permettra de rehausser d’autant la cage de scène. Dans la salle à l’italienne, les réaménagements doivent améliorer l’acoustique et la visibilité. La jauge sera certes ramenée à 940 places contre 1 144 aujourd’hui mais toutes offriront une vue complète, ce qui n’est pas le cas de 45 % des sièges actuels… Le concours d’architecture avec dialogue compétitif sera lancé fin juin, en vue d’engager à l’automne 2028 cinq années de travaux, durant lesquelles le bâtiment sera fermé.
La suspension de l’activité caractérisera aussi deux autres chantiers, de moindres montants mais aux enjeux forts. D’une part, le cinéma indépendant Star Saint-Exupéry verra sa physionomie transformée après dix-huit mois de travaux de curage (à partir d’octobre 2025), puis de rénovation (appels d’offres courant juin). Sa façade patrimoniale de 1910 sera requalifiée le long de la rue du 22-novembre, une nouvelle entrée verra le jour dans la petite rue perpendiculaire et l’intérieur sera réaménagé « selon une ambiance feutrée instaurant un jeu d’ombre et de lumière », expose Noémie Weibel, architecte en charge du projet à l’agence DRLW, maître d’œuvre avec le bureau d’études OTE Ingénierie. L’opération de 6,8 M€ TTC inclut le Café du 7e Art attenant.
Le Musée alsacien aura un nouveau toit
Le Musée alsacien doit retrouver lui aussi une seconde jeunesse, pour 2,4 M€ TTC. La priorité porte sur la toiture des trois immeubles du début du XVIIe siècle, dont l’état de dégradation provoque des infiltrations depuis une dizaine d’années. Elle sera remplacée en intégralité par la pose de tuiles artisanales neuves qui lui conserveront son cachet. Les travaux, sous maîtrise d’œuvre de l’agence D’Ar Jhil, se dérouleront de janvier à décembre 2026.
Enfin, la rénovation du palais Rohan, joyau du XVIIIe siècle abritant le musée des Beaux-Arts, est prévue à partir de 2026 pour 10,8 M€ TTC. Elle sera scindée en deux parties principales en phase d’études : l’ancien cabinet du roi (maîtrise d’œuvre : Fabien Michel) et la couverture (1090 Architectes).