Des larmes, des cris de joie, des soupirs de soulagement, ou au contraire, de découragement. Ce lundi 2 juin, dès 19 heures, ils étaient près d’un million de lycéens et d’étudiants en reconversion – en Corse comme sur le continent – à découvrir les premiers résultats d’admission dans l’enseignement supérieur, via la plateforme Parcoursup.
Mathis, élève de Terminale au lycée Paul Vincensini à Bastia, a les yeux rivés sur son ordinateur portable depuis 18 h 30, rafraîchissant la page web frénétiquement. À la découverte des résultats, c’est comme si un poids s’était envolé de ses épaules. « J’ai cliqué, j’ai vu ‘oui’ pour la fac de droit à Corte. Je n’ai pas pu retenir mes larmes de joie », confie-t-il, encore ému.
Au lycée Giocante de Casabianca, Fanny, elle, a multiplié les vœux : neuf au total. Cinq réponses positives, trois listes d’attente… et un refus. Mais peu importe : « J’ai été prise à Sciences Po Paris. C’était mon rêve absolu ».
« Je scrute le classement toutes les cinq minutes »
À la joie de certains, ont répondu les silences amers d’autres, moins chanceux dans cette première phase d’admission. Pour Laura, scolarisée au lycée Vincensini, c’est la douche froide. Celle qui rêve de poursuivre des études de droit dans des universités prestigieuses sur le Continent a formulé sept vœux, dans sept universités différentes. Verdict ? Sept listes d’attente. Pas un non, mais pas un oui non plus. « Je n’ai reçu aucune réponse positive. J’espère que ça va bouger dans les prochains jours… Je scrute le classement toutes les cinq minutes. C’est dur, mais heureusement, je ne suis pas si loin pour certaines formations », confie-t-elle.
« La difficulté, c’est que tout dépend des autres candidats. Ils doivent répondre rapidement à leurs propositions pour que des places se libèrent. Alors je n’espère qu’une chose : que les autres se décident vite pour que je puisse remonter dans le classement et avoir une chance d’être acceptée », sanglote-t-elle, à bout de nerfs. Il faut dire que depuis des semaines, l’attente est pesante pour les Terminales de l’île, qui se préparent aux épreuves du baccalauréat dans le même temps.
Une sélection rude, et des places chères
Depuis sa mise en place en 2018, la plateforme d’admission post-bac Parcoursup fait grincer des dents chez les élèves, entre les procédures jugées interminables, l’attente éprouvante entre les vœux et les réponses, le nombre de places limité, et surtout, les résultats qui tombent parfois à quelques jours des épreuves du bac.
« La sélection est rude, les places sont chères », raconte Eva, élève au lycée Giocante de Casabianca à Bastia, qui a obtenu son vœu d’aller étudier en fac de médecine à Corte. « Parcoursup, ce n’est pas une loterie, le dossier scolaire est très important. Ceux qui risquent d’être laissés de côté, ce sont surtout ceux qui n’ont pas suffisamment investi dans leur travail pendant les deux dernières années de lycée. » Désormais, cap sur le baccalauréat. Car sans ce précieux sésame, son projet d’études s’effondre.
Les licences toujours en tête des vœux
Comme chaque année, les licences séduisent les futurs bacheliers. D’après une note du ministère de l’Enseignement supérieur publiée le 26 mai, à l’échelle nationale, sept lycéens sur dix ont formulé au moins un vœu pour une formation en licence sur Parcoursup. Le droit arrive en tête des filières les plus demandées, devant la psychologie, l’économie-gestion, les mathématiques, les STAPS, les sciences de la vie, les langues (LLCER et LEA), l’histoire et les parcours santé (LAS).
Le BTS reste la deuxième voie la plus choisie cette année encore, il représente 27,6 % des vœux.
Les prochains jours seront décisifs puisqu’entre le 6 et le 10 juin, il sera demandé aux candidats ayant des vœux en attente de classer par ordre de préférence ceux qu’ils souhaitent conserver. Tout vœu en attente non classé sera définitivement supprimé le 11 juin. Objectif : accélérer la procédure en permettant à un maximum de candidats de progresser plus vite dans des listes d’attente qui n’évoluent qu’au rythme des désistements de ceux qui sont mieux placés. À noter par ailleurs que de nouveaux vœux seront possibles du 11 juin au 11 septembre dans les formations qui disposent encore de places.