Si les ouvertures et les fermetures de restaurants s’enchaînent à une vitesse folle, d’autres restos traversent fièrement le temps. C’est le cas d’une adresse située dans le vieux Strasbourg qui, cette semaine, fêtera ses 30 ans. On vous ouvre les portes d’un repaire d’habitué(e)s et d’épicurien(ne)s appelé Au Petit Tonnelier.
Au milieu de la très fréquentée rue des Tonneliers, on aperçoit une discrète façade noire : c’est le Petit Tonnelier. Derrière la vitre de cette adresse discrète de 50 couverts, on découvre un lieu sobre et élégamment décoré de bouteilles de vin et de tableaux abstraits.
© Bastien Pietronave / Pokaa
Ce restaurant, il vous dit sûrement quelque chose, à vous, mais aussi à vos parents. Ouvert en 1995, il a su évoluer avec son temps, il s’est transformé, et au fil des années, son emblématique patron a su convaincre une clientèle fidèle.
Vincent Jungmann, c’est son nom, n’est pas peu fier de nous raconter son histoire, et celle de ses collègues et ami(e)s, débutée le 5 juin 1995.
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Un restaurant à la française, une adresse comme un repaire
En 1995, année de l’arrivée à l’Élysée d’un certain Jacques Chirac (c’est pour vous situer dans le temps), le Petit Tonnelier ouvrait ses portes à Strasbourg.
À cette date-là, deux associé(e)s dirigeaient l’affaire, Christiane Funaro et Vincent Jungmann. Très vite, le duo a fédéré autour de lui une clientèle qui était composée certains soirs à 80% d’habitué(e)s, et le restaurant est très vite devenu un lieu de fête et de gourmandise très prisé.
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Cette clientèle, venue de Strasbourg ou des villages voisins, venait déguster une cuisine traditionnelle alsacienne de type winstub, mais elle venait aussi pour l’accueil qui lui était fait.
En effet, Vincent Jungmann, devenu le visage du lieu après le départ de Christiane Funaro (aujourd’hui décédée), a su trouver la recette pour fidéliser sa clientèle, et nombreux/ses sont celles et ceux qui sont devenu(e)s des ami(e)s au fil du temps.
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Le restaurant s’est peu à peu transformé à la manière d’une galerie d’exposition, la carte a évolué, et petit à petit une nouvelle identité s’est dessinée autour de Vincent, un patron à la personnalité forte. Rencontré avant le coup de chaud en cuisine, il se rappelle des années qui ont précédé le Covid.
« On est l’un des plus vieux restos indépendants de la ville, et on est encore là parce qu’on a toujours tout fait pour nos clients. J’ai toujours fait en sorte que les clients mangent bien, et qu’ils se sentent bien, et certains sont devenus des proches. On organisait des soirées concerts, des soirées dédiées à la magie ou à l’hypnose autour du piano, et on ne faisait même pas payer, on offrait ces moments-là à la fin du repas comme un cadeau. Émotionnellement et humainement, tu es dans autre chose, dans un vrai échange humain, ce sont vraiment de bons souvenirs », nous raconte-t-il avec un brin de nostalgie dans la voix.
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Passé en cuisine depuis plusieurs années maintenant, un nouveau terrain de jeu dans lequel il s’éclate, Vincent Jungmann travaille midi et soir avec ses acolytes, notamment Pascal, pour proposer des bons petits plats à ses ami(e)s et client(e)s, et ce n’est pas prêt de s’arrêter.
Une cuisine française qui met l’Alsace à l’honneur
Tranquillement installé(e) en terrasse, dans la salle principale ou la salle du bas, on vient (aussi) ici pour bien manger. On découvre ici une cuisine typiquement française, avec de belles sauces et de la générosité, et certains plats purement alsaciens, dont certains n’ont pas bougé depuis l’ouverture du resto, sont évidemment à l’honneur.
À la fois authentique et gourmande, mais aussi bourgeoise juste comme il faut, cette cuisine est préparée avec des produits locaux et de saison, et mis bout à bout, ces détails font du Petit Tonnelier une table réputée.
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Gaspacho andalou, sorbet de tomates et basilic ; œuf mollet au foie gras de canard et jus de viande cuit cocote ; tartare de bœuf, cordon bleu bien doré ou magret de canard rôti avec sa sauce aux griottines et ses pommes de terre grenaille bien dorées, tout ça donne vraiment envie.
De la gourmandise, de la générosité et de la fraîcheur, de bons produits, de belles sauces et des recettes parfois originales : le restaurant a trouvé le bon compromis entre une cuisine française classique et une cuisine alsacienne plus authentique, et ça vaut le détour.
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De belles assiettes préparées avec de l’envie et de la passion, un lieu convivial où l’on rencontre des gens et où les discussions avec ses voisin(e)s vont bon train, le Petit Tonnelier est définitivement un lieu à part. On espère qu’il continuera encore longtemps à mettre son petit grain de sel dans la ville.
Et surtout, bon anniversaire au Petit Tonnelier !
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Les petits et les gros +
- On aime cette ambiance de restaurant de quartier, qui fait penser aux adresses de village où tout le monde se connait.
- Trois plats du jour sont proposés chaque midi pour 14,90 €.
- C’est l’un des plus anciens restaurants indépendants du centre-ville, et en plus le patron est le chef de cuisine, c’est assez rare pour le souligner.
- La terrasse est vraiment agréable.
- Les plats et les sauces sont maison et ça se sent.
- On a vraiment très bien mangé le jour de notre passage, et les cordons-bleus valent vraiment le détour.
Au Petit Tonnelier
Quoi ?
Restaurant français à l’accent alsacien
où ?
16 rue des Tonneliers, à Strasbourg
Plus d’infos ?
Le site web
La page Facebook
La page Instagram
Tél : 03 88 32 53 54