1995. Marseille perd des habitants, ses sociétés ferment, le chômage explose jusqu’à atteindre les 22 %. Il fallait relancer une dynamique économique, transformer le territoire pour attirer les entreprises. Pour ce faire, l’État s’associe avec la municipalité, alors administrée par Robert Vigouroux (PS), au sein d’un établissement public d’aménagement chargé de conduire une opération de rénovation urbaine d’intérêt national dans le nord de la ville. Un quartier d’affaires va voir le jour, le troisième derrière la Défense à Paris et la Part-Dieu à Lyon : Euroméditerranée.
De la rue de la République (2e) à la Belle-de-Mai (3e) en passant par la Joliette (2e) et la gare Saint-Charles (1er), un premier périmètre recouvre 310 hectares. Des immeubles de bureaux et de logements sont érigés, redessinant le paysage urbain de l’arrière-port. La passerelle autoroutière de la Joliette est déposée, le J4 rendu accessible, les Docks réhabilités et les abords de la cathédrale de la Major évacués de leur flot continu de véhicules. Un balcon s’ouvre sur la mer, la skyline se redessine, les tours CMA CGM et La Marseillaise, signées Zaha Hadid et Jean Nouvel, sortent de terre.