Diagnostiquer une tumeur, notamment cérébrale, est un vrai casse-tête. Afin d’obtenir une analyse précise, la seule solution disponible à ce jour, reste l’opération chirurgicale. Une option qui présente son lot d’ennuis. C’est une procédure lourde, technique, mais surtout, très longue. Une fois la tumeur retirée (en totalité ou en partie), il faut l’analyser, pour connaître la meilleure façon de la combattre.
C’est à ce moment-là que les délais s’allongent. Les patients attendent en moyenne 8 semaines avant de connaître précisément la nature de leur tumeur. Or ces résultats sont essentiels pour ajuster le traitement et le rendre le plus efficace possible.
De 8 semaines à 2 heures
C’est pour réduire ce délai autant que possible que des chercheurs de l’Université de Nottingham ont mis au point une nouvelle méthode d’analyse des tumeurs. Dans leur étude, publiée fin mai dans la revue « Neuro-Oncology », ils proposent d’analyser l’ADN d’une tumeur via une nouvelle méthode, baptisée « séquençage par nanopores ».
Concrètement, les scientifiques proposent de passer l’ADN d’une tumeur dans des trous microscopiques (des nanopores). À mesure que les brins d’ADN traversent ces « trous », un ordinateur est capable de lire leur ADN en temps réel.
Dans le même temps, un autre logiciel s’occupe de retrouver la signature de cette tumeur dans une base de données des tumeurs déjà connues. En quelques minutes, la nature de la tumeur est connue, ainsi que la meilleure façon de la soigner.
Des premiers tests, concluants
Avant d’imaginer pouvoir utiliser cette nouvelle méthode de séquençage dans nos hôpitaux, les équipes de chercheurs, dirigées par le professeur Matthew Loose, devaient déjà faire leurs preuves dans plusieurs essais cliniques.
Leur méthode a été éprouvée sur 30 échantillons tumoraux conservés, puis sur 50 échantillons inédits. En seulement 24 heures, 80 à 90 % des échantillons ont été correctement analysés. Ce taux de réussite impressionne, mais c’est surtout la rapidité d’analyse de cette nouvelle méthode qui surprend.
En effet, sur les 50 échantillons « inédits », plus de la moitié ont été correctement analysés en moins d’une heure. Avec une telle capacité de réaction, c’est tout le protocole de soin qui pourrait être revu. En effet, les médecins pourraient beaucoup plus rapidement faire évoluer leurs décisions et les traitements prescrits, en fonction de ces nouveaux résultats.
Une médecine personnalisée
Pour les scientifiques à l’origine de cette étude, leur découverte permet surtout de faire un pas de plus dans la direction d’une médecine ultra-personnalisée. Les médecins le savent mieux que quiconque, une même maladie ne se manifeste pas deux fois de la même manière, et elle ne doit pas, en conséquence, être traitée de la même façon.
Cerise sur le gâteau, ce nouveau test ultra rapide ne coûte que 400 £. C’est un prix relativement similaire aux méthodes employées aujourd’hui. Il ne devrait donc pas être réservé à une élite et à des cliniques privées. Une très bonne nouvelle pour les 400 000 personnes diagnostiquées avec un cancer tous les ans en France.
Récemment, une autre équipe de scientifiques a mis au point un simple test sanguin, pouvant aider au dépistage du cancer, une autre faciliterait la détection de la maladie d’Alzheimer.
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