Le verdict est tombé au Royaume-Uni à l’encontre d’un homme qui avait brûlé un Coran en février devant le consulat de Turquie à Londres. Il a été condamné lundi par la justice à une amende de 240 livres (284 euros) avec une majoration légale de 96 livres (113 euros).

Hamit Coskun, un ressortissant turc de 50 ans, a été reconnu coupable de trouble à l’ordre public avec la circonstance aggravante d’incitation à la haine religieuse.

Un acte « éminemment provocateur »

Le 13 février, cet homme résidant dans les Midlands, dans le centre de l’Angleterre, s’était rendu aux abords du consulat de Turquie où il avait mis le feu à un exemplaire du Coran, tout en criant « Fuck islam » ou encore « l’islam est la religion du terrorisme ».

« Votre acte de brûler le Coran là où vous l’avez fait était éminemment provocateur », a déclaré le juge John McGarva, du tribunal de Westminster, lors de l’énoncé du verdict. Il a ajouté que les propos tenus par le prévenu étaient « motivés au moins en partie par la haine envers les fidèles » musulmans.

La question de la « liberté d’expression »

Lors du procès, le procureur avait insisté sur le fait que le prévenu n’était pas poursuivi pour avoir brûlé le Coran mais pour avoir causé un trouble à l’ordre public. Selon une vidéo diffusée à l’audience, filmée par un passant au moment des faits, un homme armé d’un objet tranchant, s’était approché du prévenu, qu’il avait pris en chasse puis frappé.

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Hamit Coskun, qui se dit athée, a expliqué avoir agi ainsi pour dénoncer le « gouvernement islamiste » du président turc Recep Tayyip Erdogan. Après l’énoncé de sa peine, il a dénoncé « une attaque contre la liberté d’expression ». Ses frais de justice ont d’ailleurs été pris en charge par deux associations qui défendent la liberté d’expression, la Free Speech Union (FSU) et la National Secular Society. Elles estiment que cette peine s’apparente à une condamnation pour « blasphème », un délit aboli en 2008 en Angleterre et au Pays de Galles.