La maternité du CHU de Nantes est la seule maternité publique de l’agglomération. L’année dernière plus de 4000 bébés y ont vu le jour. Reportage auprès des sages-femmes nantaises.
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L’organisation est millimétrée à la maternité de Nantes pour permettre le meilleur accueil possible. (©Laure Gentil / actu Nantes)
Par
Laure Gentil
Publié le
3 juin 2025 à 7h34
8 243. C’est le nombre de bébés nés à Nantes en 2024. Plus de 4 000 d’entre eux ont vu le jour entre les murs du CHU, boulevard Jean-Monnet.
« C’est une très grosse maternité, la seule publique sur l’agglomération nantaise », commente avec le sourire Solenn Carvalho, responsable d’unité à la maternité du CHU de Nantes. La sage-femme a accepté de nous ouvrir les portes de cette maternité de niveau 3, ouverte à tous, mais à un rythme effréné.
« De bons retours » des patientes
L’accueil et l’écoute sont les maîtres mots dans la maternité de Nantes. Solenn Carvalho, blouse blanche sur les épaules, présente les lieux avec fierté. « On est dans une maternité avec de bons retours des patientes ».
Les sages-femmes surveillent avec attention l’état des futures mamans et l’avancée de l’accouchement. (©Laure Gentil / actu Nantes)
Les patientes dites « lambda » choisissent leur lieu d’accouchement, rappelle la sage-femme. Et si la maternité du CHU de Nantes est choisie, c’est pour la « bonne prise en charge ».
Nous recevons une grande partie de patientes précaires, mais aussi énormément de patientes migrantes qui ne parlent pas français – cette tranche-là augmente- et enfin nous avons des ‘patientes sécurité’ c’est-à-dire dont les grossesses sont à risques, avec notamment des bébés prématurés. Notre maternité est une maternité de recours, on accueille toutes les pathologies de grossesse.
Solenn Carvalho
Responsable d’unité à la maternité de Nantes
Tout est parfaitement organisé : lorsque le grand jour arrive, la patiente est amenée, par les urgences gynéco obstétriques (à ne pas confondre avec les urgences quai Moncousu) ou l’accueil, en salle d’examen où un bilan est fait.
Puis, si la patiente a encore un peu de temps avant l’accouchement, elle part dans l’une des salles de pré-travail, qui sont au nombre de quatre.
La dernière étape est bien sûr la salle de naissance. Le CHU en dispose de douze. « On manque de place, reconnaît la responsable d’unité. Sur les 4 145 naissances on aurait pu en faire 4 300. »
Les pères peuvent passer la nuit avec leur famille grâce à des canapés convertibles. (©Laure Gentil / actu Nantes)
Après l’accouchement, la patiente et le bébé sont installés dans une chambre en « suite de couche » où elle restera pendant trois à quatre jours.
« C’est magique »
En tout, ce sont une centaine de soignants qui se relaient tous les jours : des sages-femmes, mais aussi des infirmières et infirmiers, des auxiliaires de puériculture, des aides-soignants, des agents de service hospitaliers, des obstétriciens, des médecins généralistes ou spécialistes et même des psychologues…
Des étudiants sont aussi parfois présents aux accouchements. « On forme nos futurs professionnels », souligne Solenn Carvahlo.
La maternité du CHU de Nantes est de niveau 3, c’est-à-dire qu’elle possède un service de réanimation néonatale. (©Laure Gentil / actu Nantes)
Le rythme de travail est toutefois éreintant : environ 160 consultations sont programmées tous les jours et les professionnels de santé doivent gérer 10 accouchements, en moyenne, en 24 heures.
Chaque accouchement est très surveillé. Les sages-femmes se relaient devant les écrans sur lesquels s’affichent le nom des patientes, le rythme cardiaque et les contractions.
« Par exemple vous faites le lundi ‘de jour’, vous commencez à 7h30 jusqu’à 19h30 et le mardi vous êtes de nuit de 19h30 à 7h30, le mercredi, jeudi et vendredi vous êtes de repos, et vous recommencez de jour le samedi et de nuit le dimanche », explique Solenn Carvahlo.
Solenn Carvalho, sage-femme responsable de l’unité de grossesses à haut risque. (©Laure Gentil / actu Nantes)
Mais l’amour du métier est très présent, Hermine Lawton, 28 ans et sage-femme depuis quatre ans adore ce qu’elle fait. Elle est arrivée au CHU de Nantes, six mois après la fin de ses études. « On me l’avait fortement recommandé ! », nous indique-t-elle.
Hermine Lawton est sage-femme au CHU de Nantes. (©Laure Gentil / actu Nantes)
« Le CHU est très spécifique, mais très varié. On y prône le respect de la physiologie. On prend le temps d’écouter les demandes et les souhaits », assure-t-elle. « C’est magique ! »
Son quotidien peu paraître difficile, mais elle n’a pas de regrets.
On commence la journée avec ce qui est le plus urgent, en suite de couches, ce seront les patientes qui ont accouché récemment ou ont des besoins spécifiques. En salle de naissance, on fait un point assez vite sur l’avancée des choses.
Hermine Lawton
Sage-femme à la maternité de Nantes
Solenn Carvahlo non plus ne changerait pas de métier. C’est aussi d’un pas pressé, qu’elle nous quitte à l’entrée de la maternité pour retourner accueillir les futures mamans.
Infos pratiques. Pour en savoir plus sur la maternité, vous pouvez accéder au site du CHU en cliquant ici. Téléphone accueil de la maternité : 02 40 08 31 92. 38 boulevard Jean-Monnet.
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