L’opération « toile d’araignée » est le nom désignant une offensive ukrainienne sans précédent qu’on surnomme déjà le « Pearl Harbor russe ». Si vous avez aimé au cinéma Le Jour le plus long, James Bond et Mission Impossible, eh bien Spiderweb fait encore plus fort. 

Si l’opération était un film, le début, ce serait un plan large sur l’immensité de la Russie suivi d’un zoom avant sur un camion. Alexander conduit le véhicule, il est russe et transporte un grand container, un préfabriqué. Enfin, c’est ce qu’il croit.

Un flashback apprendrait aux spectateurs que quelques semaines plus tôt, Alexander avait reçu une commande d’un entrepreneur de la région de Mourmansk, au nord, au-dessus du cercle polaire. Il dit qu’il a besoin de faire livrer des petites maisons modulaires, des cabanons.

Une nuée de drones dissimulé dans le camion

Une fois payé. Alexander charge et prend la route. Puis à un moment, quelqu’un l’appelle, et lui demande de s’arrêter « à la station-service, là, près de l’aérodrome ». 

Alexander s’arrête et là, stupéfaction : le toit de son container s’ouvre, et des dizaines de drones en sortent. Il s’agissait d’un faux toit en fait, une cache secrète qui s’ouvre à distance. Les drones aussi sont téléguidés, depuis l’Ukraine. Ils foncent vers les avions russes stationnés sur la base et font un carnage. Puis au bout de quelques minutes, le camion s’autodétruit. Plus aucune preuve ne subsiste, aucun moyen pour les Russes de récupérer la technologie. C’est ce que rapporte le Daily Mail

Le même scénario se produit à Irkoutsk en Sibérie, à Riazan, à Ivanovo, et même dans la région de l’Amour, à plus de 8.000 kilomètres de l’Ukraine. L’Ukraine qui affirme avoir détruit une quarantaine d’appareils, les joyaux de l’aviation russe : l’A-50, un avion radar ultra-performant. Moscou ne possèderait que huit de ces bombardiers capables de transporter des missiles nucléaires longue portée. Ces avions ne sont plus fabriqués, ils ne peuvent pas être remplacés.

Comment l’Ukraine a mis au point cette opération secrété ?

Il aura fallu une très longue préparation d’un an et demi pour tisser cette « toile d’araignée ». Un an, six mois et neuf jours précisément, c’est ce que dit Volodymyr Zelensky qui a tout supervisé. Les services de sécurité ne se privent pas aujourd’hui pour donner des détails, avec un peu de jubilation. Ils comptent 117 drones en tout, des petits engins à trois francs six sous, guidés à distance grâce à une liaison satellite ou Internet.

Chaque drone avait son pilote dédié. Guidage manuel et pas par GPS, pour éviter les mesures de brouillage russe. Il a fallu des agents infiltrés, notamment un certain Artem, le cerveau de l’opération, basé à Tcheliabinsk, en Sibérie occidentale, juste à côté d’une antenne du FSB, le service de renseignement russe. C’est de là que sont partis les camions. 

Mais pour arriver là, au lieu de traverser toute la Russie, ils sont probablement passés par la Mongolie ou le Kazakhstan, avec, selon un expert cité par Le Parisien, « des contenants soigneusement choisis, pour que les composants électroniques ne soient pas repérés ». Ce qui a été soigneusement choisi aussi, c’est la date de l’opération : le 2 juin.

C’est un 2 juin aussi, en 1996, que l’Ukraine a remis ses propres bombardiers stratégiques à la Russie, dans le cadre du mémorandum de Budapest. Dans ce texte, Moscou promettait de ne jamais attaquer son voisin.

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