Joseph Deiss

ancien conseiller fédéral; ancien professeur d’économie

Publié le 03 juin 2025 à 08:41. / Modifié le 03 juin 2025 à 08:43.

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Le Temps consacre de très nombreux articles et tribunes à la relation Suisse-UE,

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Au moment de prendre acte avec satisfaction de l’aboutissement des négociations entre la Suisse et l’Union européenne, le Conseil fédéral s’est vu confronté au branle-bas des protectionnistes traditionnels de la gauche syndicale et de la droite du Alleingang («repli sur soi»). Les uns ont réclamé des mesures d’accompagnement pour protéger les salaires, les autres se sont approprié des éléments de notre patrimoine – jougs de bœuf, sonnailles, hallebardes et menottes – comme instruments pédagogiques pour faire peur aux gens.

Face au brouhaha provoqué par les forcenés du verrouillage, d’autres se sont mis au travail pour réunir les conditions permettant d’amener à bon port cette entreprise, effaçant les deux échecs qu’ont connus nos rapports avec l’Union européenne. Il s’agit du refus de l’Espace économique européen (EEE) en 1992 et de la rupture par le Conseil fédéral des négociations sur l’accord institutionnel en 2021. Philippe Nell, par exemple, un chevronné de la diplomatie économique, fournit l’étude la plus détaillée et la plus instructive sur la marche des tractations menées par les négociateurs suisses avec l’Union européenne («Négociations Suisse-Union européenne. Regard critique sur deux grands échecs et nouveaux espoirs», Slatkine).