« Nous sommes l’océan ». Sans lui, pas de vie sur terre : le message est clair, annoncé dès la présentation du « One ocean science congress » qui a débuté ce mardi 3 juin à Nice (Alpes-Maritimes). Ce congrès coorganisé par le CNRS et l’Ifremer, qui rassemble plus de 2000 scientifiques venus du monde entier, donnera lieu à des recommandations à destination des décideurs, en amont de la troisième Conférence des Nations unies sur l’océan qui débutera le 9 juin.
Microplastiques, changement climatique, transport maritime, biodiversité, pêche… Les thématiques de ce congrès qui affiche l’objectif d’une « science pour l’action », sont à l’image de l’océan, multiples et complexes. Avec l’ambition de croiser les disciplines, a rappelé Vidar Helgesen lors de la cérémonie d’ouverture, secrétaire exécutif de la commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO : « L’océan exige que nous nous rassemblions ».
« Des attaques contre la science »
Un appel à l’unité et à l’action pour sauver les mers, qui couvrent 70 % de la planète et jouent un rôle clef dans l’absorption des émissions de dioxyde de carbone. « L’océan est le cœur qui palpite du système climatique global (…) C’est le plus grand réservoir de biodiversité de notre planète », a ainsi affirmé Alejandra Villalobos Madrigal, ambassadrice du congrès et directrice exécutive de Amigos Isla de Coco (Faico), une ONG installée au Costa Rica.
L’occasion également de rappeler l’importance des sciences : « Ici nous démontrons que la science n’est pas facultative. Elle est essentielle, vitale », a martelé Alejandra Villalobos Madrigal. Car le sommet onusien adviendra dans un contexte international tendu, où les sciences se voient régulièrement attaquées – particulièrement en matière d’environnement.
« Nous ne faisons pas face uniquement aux dilemmes des besoins de notre océan, mais aussi aux attaques contre la science », a déploré John Bell, directeur de la recherche et de l’innovation au sein de la Commission européenne. « L’Europe choisit la science », a-t-il insisté – contrairement aux États-Unis, plus ou moins directement pointé –, avant d’adresser un message aux scientifiques : « Nous protégerons votre science ». Jean-Pierre Gattuso directeur de recherche au CNRS et coprésident du congrès, a quant à lui exprimé sa « solidarité avec les scientifiques américains ».
Des institutions ébranlées
Une dénonciation de l’actuelle politique étasunienne en la matière partagée par Philippe Baptiste, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, qui a rappelé que les institutions scientifiques « sont aujourd’hui ébranlées dans leur fonctionnement. » Mais si le ministre a insisté sur « l’engagement » de la France pour la science, « mise en cause à travers le monde », celui-ci reste relatif : son portefeuille s’est vu amputé d’un milliard d’euros au budget 2025.
À quelques jours du sommet onusien, Peter Thomson, l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour l’océan a de son côté souligné l’importance du multilatéralisme en matière d’environnement, avant de rappeler qu’« il ne peut y avoir de planète en bonne santé sans océan en bonne santé. » Reste à espérer que le message ne sera pas noyé dans le jeu diplomatique et les impératifs financiers.
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