Au moins 700.000 personnes
étaient privées d’électricité mardi dans une partie du sud de
l’Ukraine contrôlée par les forces russes, ont déclaré les
autorités envoyées par la Russie dans la région, alors que des
attaques de drones ukrainiens et des tirs d’artillerie ont mis
hors service des installations électriques.
L’attaque, qui visait les régions de Zaporijjia et de
Kherson, semble être l’une des plus importantes de ce type sur
un territoire ukrainien contrôlé par la Russie depuis le début
de la guerre.
L’Ukraine n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.
La Russie, qui revendique entre autres les régions de
Zaporijjia et de Kherson, tente d’en prendre le contrôle total.
Ievgueni Balitski, le gouverneur de la région de Zaporijjia
envoyé par la Russie, a déclaré que plus de 600.000 personnes
dans près de 500 localités de la région étaient privées
d’électricité après que les bombardements ukrainiens ont
endommagé une infrastructure à haute tension.
« À la suite des tirs d’obus des forces armées ukrainiennes,
des équipements à haute tension ont été endommagés dans la
partie nord-ouest de la région de Zaporijjia », a-t-il écrit sur
X.
« Il n’y a pas d’électricité dans toute la région. Le
ministère de l’Energie (…) a reçu l’ordre de développer des
sources d’électricité de réserve dès que possible. Les
établissements de santé ont été transférés vers des sources
d’alimentation de secours. »
Dans la région adjacente de Kherson, plus à l’ouest, le
gouverneur nommé par la Russie, Vladimir Saldo, a déclaré que
des débris de drones avaient endommagé deux sous-stations
électriques, privant d’électricité plus de 100.000 habitants
dans 150 villes et villages.
Les équipes de secours s’efforcent de rétablir rapidement le
courant, a-t-il fait savoir.
Ces attaques ont eu lieu quelques heures après le deuxième
cycle de pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine à
Istanbul, au cours desquels Moscou a déclaré accepter de mettre
fin à la guerre à condition d’une reconnaissance internationale
de la Crimée, annexée en 2014, et des régions de Donetsk,
Louhansk, Zaporijjia et Kherson, en tant que territoires russes.
La région de Zaporijjia, où se trouve la plus grande
installation nucléaire d’Europe, est le théâtre de nombreuses
attaques, Kyiv et Moscou s’accusant mutuellement de viser la
centrale, passée aux mains des Russes en 2022, faisant courir le
risque d’un accident nucléaire.
La situation dans la centrale est sous contrôle malgré des
conditions difficile, ont déclaré des responsables installés par
la Russie.
Selon les responsables, les niveaux de radiation sont
normaux dans la centrale, qui fonctionne en mode d’arrêt et ne
produit pas d’électricité pour le moment.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), organe
de surveillance nucléaire des Nations unies, a déclaré la
semaine dernière, en réponse à une plainte ukrainienne, qu’elle
ne voyait aucun signe indiquant que la Russie se préparait à
redémarrer la centrale nucléaire pour la raccorder au réseau
russe.
L’AIEA a par ailleurs installé des observateurs permanents à
Zaporijjia et dans d’autres centrales nucléaires ukrainiennes.
LA RUSSIE CONTINUE À ATTAQUER
Les services d’urgence de la ville de Soumy, située dans le
nord-est de l’Ukraine, ont déclaré mardi qu’une attaque russe
avait tué trois personnes et en avait blessé au moins 16 autres.
« Les Russes ont lancé une attaque sauvage sur Soumy, ciblant
directement la ville et ses rues ordinaires avec des roquettes »,
a écrit le président ukrainien Volodimir Zelensky sur X.
L’attaque a endommagé un immeuble d’habitation, trois
résidences privées, un entrepôt et un bâtiment hospitalier,
selon un communiqué des services d’urgence.
Les procureurs de la région ont déclaré plus tôt que des
enfants figuraient parmi les blessés.
La Russie n’a pas fait de commentaires dans l’immédiat.
Kyiv et Moscou nient cibler des civils dans leurs attaques.
Des milliers de civils sont cependant morts dans le conflit, la
majorité d’entre eux étant ukrainiens.
Pendant l’hiver, ce sont les villes et les villages
ukrainiens qui ont subi des coupures d’électricité répétées, les
forces russes ayant concentré leurs frappes sur les capacités de
production.
(Bureau de Moscou, Lidia Kelly à Melbourne et d’Anastasia
Malenko à Kyiv ; rédigé par Andrew Osborn, Ron Popeski et Lidia
Kelly ; version française Etienne Breban ; édité par Augustin
Turpin)