Alors que les premiers résultats de Parcoursup sont tombés lundi soir, l’ex-directeur de Sciences Po Lille, Pierre Mathiot, alerte sur le déséquilibre croissant entre le bac et la plateforme d’accès à l’enseignement supérieur.
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– L’ex-directeur de Sciences Po Lille, Pierre Mathiot, s’inquiète de la montée en puissance de Parcoursup par rapport au baccalauréat.
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Soulagement ou déception pour près d’un million de lycéens : ils ont reçu, dans la soirée de ce lundi 2 juin, les premières réponses à leurs vœux post-bac sur Parcoursup. Cette phase d’admission principale leur permet de valider immédiatement une formation supérieure acceptée, de patienter s’ils sont sur liste d’attente, ou encore de classer leurs vœux obtenus par ordre de préférence. Mais la plateforme d’accès à l’enseignement supérieur, lancée en 2018, ne fait pas l’unanimité.
Invité sur France Inter ce lundi, Pierre Mathiot, ancien directeur de Sciences Po Lille, a vivement critiqué l’outil d’orientation des lycéens : «En déconnectant Parcoursup du baccalauréat on a donné ‘les clefs du camion’, passez-moi l’expression, à Parcoursup par rapport au bac», a-t-il alerté, comme le rapporte Franceinfo. Chargé en 2017 par Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’Education nationale, de piloter la réforme du baccalauréat, Pierre Mathiot s’inquiète aujourd’hui de la montée en puissance de Parcoursup. Selon lui, le calendrier pose question puisque «les quatre épreuves du mois de juin, les deux épreuves de spécialité, le grand oral et la philosophie, se passent après Parcoursup».
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L’avenir du bac en question
Au moment où les épreuves débutent, «la plupart des élèves qui viennent les passer savent, en gros, où ils vont être l’année suivante», souligne-t-il. «Et c’est ça qui accentue, à mon sens, la puissance de Parcoursup par rapport au bac.» L’ex-directeur de Sciences Po Lille craint par ailleurs que, «dans les années qui viennent», un ministre en vienne à s’interroger : «à quoi ça sert d’organiser toutes ces épreuves, de dépenser autant d’argent et de perturber le fonctionnement des lycées de manière aussi longue ?».
Pour Pierre Mathiot, le bac doit conserver sa valeur. Supprimer les épreuves finales au profit du seul contrôle continu — qui compte déjà pour 40% de la note finale du bac — et admettre les élèves dans le supérieur sur simple souhait, serait une erreur. «La France y perdrait quelque chose», conclut-il.
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