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Rédaction Rennes

Publié le

3 juin 2025 à 10h54

Il disait devoir « être stimulé » depuis l’ablation de ses testicules en raison d’un cancer. Un gestalt-thérapeute a été jugé par le tribunal correctionnel de Rennes, lundi 26 mai 2025, après avoir agressé sexuellement une jeune patiente de 24 ans qu’il voulait sauver d’une « anhédonie », un symptôme de la dépression liée à l’incapacité à ressentir des émotions positives.

« Stressée » et « en retard »

Le 13 juillet 2023, la jeune femme, Elisa X., avait en effet porté plainte contre Luc X. (son thérapeute) après avoir été agressée, la veille, dans son cabinet alors situé à Rennes, lors d’une séance de gestalt-thérapie qui vise à « débloquer les blocages corporels et affectifs pour avoir une meilleure connaissance de soi ».

Le prévenu s’était en effet inquiété de voir arriver « stressée » et « en retard » cette jeune femme âgée alors de 24 ans ; il avait alors mis cet état sur le compte de sa « dépression ».

« Caresser » des parties de son corps

Craignant qu’elle ne se « défenestre », il lui avait alors proposé de se « calmer » et de mettre en place des exercices de « reconnexion avec son corps et ses sens » : il pensait avoir détecté chez elle une « anhédonie », un symptôme de la dépression liée à l’incapacité à ressentir des émotions positives.

Posant donc ses mains « sur ses épaules, la base de son cou et sur ses bras », cet homme de 49 ans lui avait ensuite proposé de lui « caresser » des parties de son corps pour « identifier les zones du plaisir et se détendre ».

Bien qu’elle lui ait dit qu’elle n’était « pas à l’aise avec l’exercice », Luc X. avait continué : son ressenti était « normal », l’avait-il rassurée.

Elle s’enfuit du cabinet

Il lui avait même suggéré de « fermer les yeux » car il allait « venir à elle » : il s’était placé derrière elle et avait penché sa tête en arrière pour la « poser sur son sexe ».

La jeune femme s’était alors redressée, « paniquée » : en rouvrant les yeux elle l’avait vu « sourire », la main « posée sur son sexe ». Elle avait donc réglé en vitesse la séance et « fui la pièce ».

« Vérifier à tout prix »

Entendu, le gestalt-thérapeute a dit « mesurer le désagrément » suscité, mais a expliqué avoir dû agir « dans l’urgence » : il fallait « à tout prix vérifier » que sa cliente ne souffrait pas d’anhédonie.

Demander à une personne d’entrer en contact avec son corps est enseigné dans la pratique de la gestalt-thérapie.

Luc X.

« Demander aux clients de fermer les yeux et entrer en contact physique par d’autres moyens qu’une accolade […] ne fait pas partie de la pratique », l’avait toutefois contredit une consœur au cours de l’enquête.

Une ablation des testicules

Luc X., par ailleurs père d’une petite fille, a subi « l’ablation d’un de ses testicules des suites d’un cancer », a-t-il fait savoir au cours de son procès au tribunal correctionnel de Rennes ce lundi 26 mai 2025.

Il avoue devoir « être stimulé » depuis. Le prévenu a également raconté s’être formé à la gestalt-thérapie pour « avoir un nouvel objectif de vie ».

Accompagnant 35 clients au moment des faits, il a « toujours été professionnel » en dehors de cette « faute » lors de la séance racontée par la victime.

Coupable

Le tribunal correctionnel de Rennes l’a donc reconnu coupable des faits reprochés et l’a condamné à 12 mois de prison avec sursis.

Son nom a été inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS) et il devra verser 2 000 euros de dommages et intérêts à Elisa X.

IP (PressPepper)

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