Toujours inquiets quant à leur avenir, les directeurs d’école de la capitale ont décidé de passer à l’action. Réunis au sein de l’Adep75 (association des directions d’école de Paris), ils organisent ce mardi, avec le soutien des parents d’élèves (notamment la FCPE), une opération symbolique et pacifique baptisée « École Debout ». L’objectif : alerter publiquement sur la remise en question de leur « décharge ».

Ce mardi, dès 19h30, ils occuperont ainsi temporairement l’école parisienne du 8, rue des Vertus (Paris Centre), située à proximité de l’Hôtel de Ville où se tient depuis mardi le Conseil de Paris. Une action coup de poing, prévue pour durer toute la nuit, et qui vise à interpeller les élus sur l’urgence de la situation.

« On attend entre 130 et 140 directeurs ainsi que de nombreux élus », indique Thomas Watanabe-Vermorel, coprésident de l’Adep75. Sont notamment annoncés plusieurs maires d’arrondissement, l’adjoint à la maire et candidat écologiste aux municipales, David Belliard, ou encore le candidat à l’investiture socialiste, Emmanuel Grégoire.

« Aucune lisibilité pour la suite »

Cette action intervient dans un contexte de tensions persistantes entre la Ville de Paris et l’État concernant le financement des décharges de direction. Pour rappel, ces décharges permettent aux directeurs d’école de se consacrer davantage à leurs tâches administratives et de gestion, en étant exemptés de faire classe. Or, depuis plusieurs mois, la Ville de Paris est accusée de ne plus respecter l’accord financier initial avec l’Etat, permettant cette décharge. Un constat qui avait entraîné la suppression de ce régime particulier.

Face aux protestations, Élisabeth Borne avait finalement demandé au recteur de l’académie de Paris de lancer « dans les plus brefs délais une concertation avec la Ville de Paris afin de déterminer un régime de décharge des directrices et des directeurs conforme à la réglementation ». En mars dernier, le ministère de l’Éducation nationale avait annoncé la suspension momentanée du projet de fin des décharges.

Une décision loin de répondre à l’inquiétude des directeurs qui demandent une solution pérenne. « Nous n’avons aucune lisibilité sur la suite et n’obtenons aucune réponse claire de la part du ministère et de la Ville depuis des mois. Nous avons besoin aujourd’hui d’un engagement clair des deux partis sur la conservation de ces décharges », insiste le coprésident de l’Adep75. Qui, comme nombre de directeurs et directrices parisiens, craint que la suspension du projet ne dure que le temps de l’échéance électorale et reprenne après, « comme si de rien n’était ».