« Je vous confirme que le mineur a été retrouvé hier par les services de prévention spécialisée et ceux de l’Aide sociale à l’enfance (Ase, Ndlr) de Marseille, et est de retour dans les Hautes-Alpes. Il est à nouveau pris en charge par l’Ase des Hautes-Alpes ». Marion Lozach’hmeur, par cette annonce, met fin ce jeudi 3 avril après-midi, fin à cette enquête pour disparition inquiétante qui a démarré, pour le grand public, le 1er avril.
Disparu depuis le 23 mars du foyer Perce-Neige à Gap dans lequel il a été placé en juin 2023 par l’Ase 05, Amjad Jacquemin, 13 ans, était alors activement recherché par la police nationale des Hautes-Alpes qui a donc décidé de lancer un appel à témoins afin de le retrouver. Un appel à témoins qui indiquait déjà qu’il « se trouverait potentiellement à Marseille ».
Hospitalisée dans une maison de rééducation à Briançon depuis le 1er mai 2024 dernier à la suite d’une « chute de 10 mètres avec de 22 fractures sur le corps », Chloé Jacquemin, la mère de l’adolescent, « pense qu’il a été recruté » par un réseau de trafic de stupéfiants à Marseille, « car dès son premier jour là-bas, il avait déjà une place en tant que chouf au quartier du Mail. Au début, on ne le prenait pas au sérieux, mais il nous disait de ne pas s’inquiéter, et qu’il irait faire de l’argent. Je lui ai dit que ce n’était pas un jeu, pas une blague »
Un adolescent « aux besoins spécifiques »
N’ayant plus la garde de son fils à la suite d’une procédure en assistance éducative ouverte depuis 2013, avant son placement chez une famille d’accueil à partir de 2017, et donc ce placement au refuge gapençais en 2023 par l’Ase, cette mère pointe notamment du doigt cette dernière qui n’aurait pas su encadrer comme il fallait son fils aux « besoins spécifiques » : « Il a eu des gros chocs traumatiques dans sa vie, et l’Ase l’a envoyé dans un foyer qui n’a pas les capacités d’assumer ce gamin qui est particulier. Ils n’ont pas réussi à le canaliser. Au foyer, il n’était plus scolarisé, il n’avait plus de traitement, et il est parti. »
Parti en effet, mais donc retrouvé, et malgré le témoignage de Chloé Jacquemin sur la volonté de son fils à devenir « chouf« , « il n’y a pas de volet pénal dans ce dossier, et aucun fait délictueux n’est reproché à ce mineur », selon Marion Lozac’hmeur qui précise, pour conclure, que c’est désormais à l’Ase 05 de déterminer « la prise en charge la plus adaptée pour ce jeune mineur fragile. »