Le président français Emmanuel Macron a été accueilli avec les honneurs mardi après-midi à Rome par la Première ministre italienne Giorgia Meloni, après des semaines de tensions entre les deux pays, notamment sur l’Ukraine.
Le chef de l’État estime qu’il s’agit d’une visite « importante », pour « avancer ensemble » sur différents sujets, des guerres en Ukraine et à Gaza aux relations au sein de l’UE et avec les États-Unis.
« Giorgia Meloni fait partie du format collectif de la Coalition des volontaires. Elle était présente dans les réunions à Paris et à Londres, l’Italie est un partenaire important », a annoncé l’Elysée lundi.
La cheffe du gouvernement italien a quant à elle assuré que les deux pays avaient des « positions communes » sur de nombreuses questions à l’ordre du jour de la réunion.
Des différends sur la guerre en Ukraine et la réponse aux droits de douane américains
Alors qu’Emmanuel Macron appelle à un soutien fort à Kyiv, voire à une intervention militaire en Ukraine, l’approche plus réservée de Giorgia Meloni sur cette question et sur les droits de douane imposés par les États-Unis a cependant généré une certaine froideur entre les deux dirigeants ces derniers mois.
La proposition de la dirigeante italienne d’étendre à Kyiv la défense mutuelle prévue par l’article 5 de l’OTAN, au lieu de l’entrée officielle de l’Ukraine dans l’Alliance, n’a pas trouvé beaucoup de soutien parmi les alliés.
Le Premier ministre polonais Donald Tusk, Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz à Tirana, le 16 mai 2025 – AP Photo
L’absence de Giorgia Meloni lors du voyage en train d’Emmanuel Macron et de sa visite conjointe à Kyiv le mois dernier avec le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz a également été particulièrement remarquée.
Une semaine plus tard, la Première ministre italienne était de nouveau absente de la réunion de travail des dirigeants de la « Coalition des volontaires » à Tirana, en Albanie, en marge du sommet de la Communauté politique européenne.
La réunion de mardi et le dîner de travail devraient permettre à Giorgia Meloni et à Emmanuel Macron de discuter de la coopération économique entre l’Italie et la France, de la crise de l’industrie automobile européenne à la recherche et aux technologies de pointe.
La dirigeante italienne espère également trouver un terrain d’entente avec Paris sur la question des migrants et des relations transatlantiques.
Giorgia Meloni avait précédemment reçu Robert Fico
Giorgia Meloni a également reçu mardi son homologue slovaque Robert Fico, qui est arrivé au Palazzo Chigi vers 16 heures.
Après la réception dans la cour d’honneur, au cours de laquelle Robert Fico a offert à la Première ministre un bouquet de fleurs blanches et roses, les deux dirigeants ont eu des entretiens bilatéraux.
Comme l’a expliqué le gouvernement slovaque, les discussions ont porté sur le développement des relations entre la Slovaquie et l’Italie et sur la possibilité de renforcer la coopération dans le domaine de l’énergie.
Le Premier ministre slovaque Robert Fico et la Première ministre italienne Giorgia Meloni dans la cour du Palazzo Chigi à Rome, le mardi 3 juin 2025 – AP Photo
« J’apprécie beaucoup l’approche pragmatique de votre Première ministre », a déclaré Robert Fico aux médias italiens à l’issue de la réunion. »Nous nous sommes concentrés sur la guerre en Ukraine. La présidente du Conseil était très intéressée par mes positions, puisque la Slovaquie est un pays voisin, bien sûr ».
Le dirigeant slovaque affirme avoir discuté avec Giorgia Meloni « de la question du « repowering », c’est-à-dire de ce qui se passera en Europe lorsque toutes les fournitures d’énergie en provenance de la Russie n’atteindront plus l’Union européenne ».
« Je pense qu’il y a des pays dans l’UE qui veulent prolonger cette guerre avec l’idée que c’est le moyen de nuire à la Russie. Je ne pense pas que cette stratégie fonctionne », déclare Robert Fico.
Appels à une « paix juste et durable en Ukraine » et à la stabilité au Moyen-Orient
Les deux chefs de gouvernement « ont discuté de leur soutien à une paix juste et durable en Ukraine et de leur engagement en faveur de la reconstruction du pays en vue de la conférence sur le redressement de l’Ukraine que l’Italie accueillera en juillet 2025 », peut-on lire dans une note conjointe publiée à l’issue de la réunion.
Les deux dirigeants ont également lancé un appel en faveur d’un Moyen-Orient stable et pacifique, appelant à un cessez-le-feu et à la libération des otages par le Hamas.
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Robert Fico était le seul dirigeant européen à se rendre à Moscou le mois dernier pour assister au défilé militaire marquant le 80e anniversaire de la défaite de l’Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale.
Le Premier ministre slovaque, proche des positions russes et victime d’une tentative d’assassinat pour cette raison il y a un an, avait rencontré le président russe Vladimir Poutine à cette occasion, exprimant son « opposition à la politique du soi-disant nouveau rideau de fer qui se crée entre l’UE et la Russie », et soulignant que la Slovaquie « veut construire des ponts de coopération, et non des lignes de division ».