C’est un phénomène assez rare que les Parisiens ont pu observer de leurs propres yeux. Un léger voile de fumée, issu des importants incendies survenus au Canada au mois de mai, s’est installé au-dessus de la capitale en fin d’après-midi. Il était néanmoins assez épais pour camoufler le soleil, pourtant relativement épargné par les nuages ce mardi.
« À Paris le satellite ne détecte qu’un léger voile de nuages élevés, et pourtant le soleil a fini par disparaître presque totalement sous le panache de fumées liées aux incendies canadiens qui ont eu lieu il y a plus d’une semaine », note son sur compte X le météorologue Guillaume Séchet.
Ce recouvrement du ciel parisien était attendu. Près de 200 000 hectares de forêts sont partis en fumée au cours du mois de mai au Canada, et des panaches de fumée ont traversé l’Atlantique. Certains d’entre eux étaient visible depuis la France dès dimanche, comme à Cornillé, dans l’Ille-et-Vilaine.
« Pas d’impact significatif sur la qualité de l’air en surface »
Le service Copernicus pour la surveillance de la qualité de l’air (CAMS) avait annoncé qu’une forte concentration de monoxyde de carbone devait survoler mardi le nord-ouest de la France, dont le Bassin parisien.
En Europe, « le transport de fumée prévu ne devrait pas avoir d’impact significatif sur la qualité de l’air en surface, car de tels épisodes ont tendance à se produire à haute altitude », souligne Copernicus. « Les effets typiques de ces épisodes se manifestent par un ciel plus brumeux avec des couchers de soleil rouge/orange », ajoute l’observatoire.
Le Manitoba, État du centre du Canada qui connait son pire début de saison des feux depuis des années en raison de la sécheresse, et la Saskatchewan (ouest) ont déclaré fin mai l’état d’urgence et évacué des milliers d’habitants.
La saison des feux pourrait être « au-dessus de la normale »
« Jusqu’au début juin, nos données montrent que les régions centrales du Canada ont connu quelques semaines très intenses en termes d’émissions de gaz à effet de serre », a déclaré Mark Parrington, directeur scientifique au CAMS.
Selon les prévisions des autorités canadiennes, la saison des feux pourrait être « au-dessus de la normale » dans le centre et l’ouest du Canada en juin et juillet, et « bien au-dessus de la moyenne » en août, notamment en raison de la sécheresse grave ou extrême qui sévit dans plusieurs endroits.
Dans le reste du monde, note Copernicus, « de vastes feux de forêt font rage dans le district fédéral extrême-oriental de la Russie depuis début avril », en particulier à l’est du lac Baïkal, ayant provoqué les émissions d’« environ 35 mégatonnes de carbone » dans l’atmosphère depuis début avril.