« Je ne soigne pas avec un chronomètre. » Sanae Zaoui, psychomotricienne en pédopsychiatrie, s’est jointe au rassemblement devant l’hôpital Lenval, mardi 3 juin 2025. Le quatrième depuis le 29 avril dernier. Avec, toujours, les mêmes revendications et une demande urgente: « Rouvrir le dialogue avec la direction ».
« Elle n’a pas répondu au courrier que nous lui avons adressé, déplore Séverine Huyche, secrétaire médicale syndiquée CGT. Nous dénonçons une direction autoritaire, de la maltraitance, des risques psychosociaux, des pressions mais encore l’annualisation du temps de travail qui ne fonctionne pas… Les collègues sont en souffrance, et ce, dans toutes les catégories. »
Administratifs, soignants… Le rassemblement, entre midi et 14 heures, a fédéré du personnel dans différents services, pourtant différents par nature.
« Un risque pour les patients »
« Tout le monde est concerné, embraye Michel Fuentes, secrétaire général FO CHU de Nice. On recense des difficultés partout. »
Le Dr Sébastien Barthélémy, chef du service de réanimation et délégué syndical CFE-CGC, confirme: « Le management que pratique la direction est inacceptable et fait peser un risque réel sur la prise en charge des patients. 89 médecins et un médecin du travail ont fait un signalement au procureur de la République par le biais d’un article 40 [du code de procédure pénale]. »
Ce dernier confirme, une enquête préliminaire a été ouverte concernant des faits de harcèlement moral.
« La direction fait pression sur les salariés pour éviter qu’ils se syndiquent ou se mobilisent, remarquent Séverine Huyche et Sanae Zaoui (CGT). On ne peut même plus envoyer de mails groupés à plus de 50 personnes. »
Le Dr Barthélémy l’a constaté aussi et s’inquiète: « C’est grave parce qu’on a besoin de pouvoir communiquer des informations médicales à plusieurs personnes. Là encore, c’est la sécurité des patients qui est en jeu ».
Sollicitée, la direction n’a pas souhaité s’exprimer.