La statue du président de la République avait été dérobée au musée Grévin lundi par des militants de l’ONG, et déposée devant l’ambassade de Russie.

La statue en cire d’Emmanuel Macron, dérobée au musée Grévin lundi par des militants de Greenpeace qui l’ont ensuite déposée devant l’ambassade de Russie, en signe de protestation contre les liens économiques de la France avec la Russie, a été rendue ce mardi et déposée devant le siège d’EDF à Paris.

«On est venu ramener la statue d’Emmanuel Macron parce que comme on l’avait promis dès le début, c’est un emprunt», a déclaré à l’AFP Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, à proximité du siège d’EDF dans le centre de Paris. «On a prévenu à la fois la direction du musée Grévin et les forces de l’ordre. C’est à eux de venir la récupérer», a-t-il dit.

La statue du président de la République française avait été déposée lundi après-midi devant l’ambassade de Russie, située dans le XVIe arrondissement (ouest) de la capitale. L’action devant l’ambassade n’avait duré que quelques minutes: un drapeau russe a été déployé derrière la statue d’Emmanuel Macron et un militant de l’ONG a brandi une pancarte jaune fluo portant l’inscription «Business is business». Des membres de Greenpeace ont lancé de faux billets de banque.

Action contre les liens économiques entre la France et la Russie

L’ONG veut protester contre les liens économiques entre la France et la Russie dans les secteurs du gaz, des engrais chimiques et du nucléaire. Greenpeace déplore notamment l’explosion des importations d’engrais russe dans l’UE entre 2021 et 2023 (de plus de 80% selon les fabricants français d’engrais, rassemblés au sein de l’Union des industries de la fertilisation, l’Unifa).

L’Union européenne veut taxer les importations d’engrais russes, pour réduire cette dépendance. Les agriculteurs européens, eux, mettent en garde contre une mesure qui ne ferait que renchérir les prix des engrais et réclament d’abord la suppression des droits de douane sur les fertilisants en provenance du reste du monde.

L’effigie en cire de Jacques Chirac avait elle aussi été dérobée au musée Grévin, en décembre 1983, lorsqu’il était maire de Paris, avant d’être retrouvée quelques jours plus tard au zoo de Vincennes. Celle de Georges Marchais, secrétaire national du PCF, avait elle été dérobée par un groupe nationaliste en 1980 et retrouvée au Jardin des plantes à Paris. Enfin, pendant son mandat à l’Élysée (1974-1981), la statue de Valéry Giscard d’Estaing avait été subtilisée par des motards en colère.