10h30, en plein cœur de Paris.
Trois activistes déguisés en touristes se
faufilent discrètement dans le musée Grévin. Jusque-là, tout semble
normal. Mais en quelques minutes, la scène bascule. Une banderole
« Business is business » s’affiche, une photo de
Macron et Poutine trône sur le bureau factice… et la statue du
président disparaît.
Pas de trace de forçage :
le mannequin de cire, estimé à 40 000 euros,
n’était ni scellé ni protégé. L’équipe de Greenpeace l’a simplement
recouvert d’une couverture et l’a exfiltré par une sortie de
secours. « Le temps que la
sécurité s’en rende compte, les activistes étaient déjà
loin », s’amuse Mary Chevallier, porte-parole de
Greenpeace France, interrogée par Vert.
Emmanuel Macron : de Grévin
à… l’ambassade russe
La statue n’est pas restée
cachée bien longtemps. En début d’après-midi, les militant·es se
sont rendus devant l’ambassade de Russie à Paris, le président dans
leur coffre. Là,
Emmanuel Macron en cire a été mis en scène derrière trois
panneaux affichant « Uranium », « Gaz » et « Engrais
chimique ». Un tableau pour dénoncer, selon Greenpeace,
« les profits tirés
des échanges avec la Russie malgré la guerre en
Ukraine ».
“Emmanuel Macron tient un double discours”,
accuse Mary Chevallier. “Il
se présente comme le soutien de l’Ukraine, mais
continue à commercer avec la
Russie. Il alimente un feu qu’il veut lui-même éteindre.”
Ce coup d’éclat visait à exiger un vrai tournant dans la politique
énergétique française.
« Ce
n’est pas un vol, juste un emprunt »
Depuis, Greenpeace a confirmé
qu’elle avait toujours la statue en sa possession. Mais pas de
panique : “Ce n’est
qu’un emprunt, pas un vol. Elle est très bien protégée et
sera bientôt rendue au musée”, rassure Mary Chevallier.
Derrière l’action spectaculaire, un message
clair : faire pression sur le chef de l’État pour qu’il pousse la
France et l’Europe à couper les ponts économiques avec Moscou.
“Tant qu’il n’aura pas
rompu les contrats français avec la Russie, nous
estimons qu’il ne mérite pas d’être exposé”, conclut
Greenpeace dans son communiqué. Un coup de pub ? Un vrai geste
militant ? En tout cas, le faux Macron n’est pas passé inaperçu
!