Par

Julien Sournies

Publié le

4 juin 2025 à 6h28

C’est un vieux serpent de mer à Saint-Étienne (Loire). Acheté à la municipalité contre 3,2 millions d’euros par le groupe Atrium en pleine pandémie du Covid-19 en 2020, via sa filiale Green Market, le marché de gros, situé rue Necker, avait pour vocation de se transformer en une sorte de « petit Rungis ». Alors qu’Atrium avait fièrement annoncé une enveloppe de quelque 25 millions d’euros destinée à la réhabilitation totale du site, ce chantier ambitieux est finalement tombé à l’eau en juin 2023, le groupe décidant de lâcher l’affaire.
Malgré une importante déconvenue pour la Ville, ce projet XXL pourrait en fin de compte voir le jour dans les années à venir. Explications.

Le gestionnaire du marché de Rungis intéressé par le marché de gros

À la suite de cet abandon du groupe Atrium, la municipalité stéphanoise, après avoir mené une longue bataille en justice pour non-respect des engagements, est finalement redevenue propriétaire du site, signant un acte notarié de rétrocession le 2 avril dernier, « contre le versement d’une indemnité de 487 830 euros, alors que la valeur théorique du bien est de 2 millions d’euros », a rappelé Jean-Pierre Berger, 1er adjoint à la mairie, lors du conseil municipal de ce lundi 2 juin.

Malgré tout, les lieux, d’une superficie de quelque 52 000 m2, ne sont pas voués à rester éternellement sous le giron de la Ville. Comme l’a annoncé le 1er adjoint de Gaël Perdriau, le marché de gros attire en effet les convoitises.

La société Semmaris, qui est notamment en gestion du marché de Rungis, a fait part de son intérêt pour reprendre les rênes de ce projet. « Cette société va réaliser des études pour confirmer ou infirmer la faisabilité financière, technique, de marché, etc. Elle nous a demandé une exclusivité pendant trois mois, le temps de faire des études que nous avons accordées à travers une convention », assure Jean-Pierre Berger.

La municipalité va faire des travaux en attendant

Selon l’élu, la société Semmaris devrait dresser son bilan « courant septembre », où elle fera part de sa décision ou non, en fonction des résultats, d’entrée en discussion avec la Ville pour trouver un accord pour exploiter le site.

En attendant tout accord, des travaux seront réalisés par la municipalité sur le site, lequel est toujours utilisé par des grossistes. « Nous avons rencontré les commerçants à plusieurs reprises, ils nous demandent de l’aide. On va revoir les baux, travailler sur des problèmes de sécurité, d’électricité… », a indiqué Jean-Pierre Berger.

« Nous allons pouvoir repartir de zéro »

Si la gestion de ce dossier s’est attiré les foudres de certains élus d’opposition, qualifiant notamment cette délibération comme étant « un signe de l’enterrement discret du petit projet de Rungis », Gaël Perdriau a défendu un dossier « compliqué ».

Avec la Semmaris, nous avons affaire à des gens d’expérience. Nous allons pouvoir repartir de zéro.

Gaël Perdriau
Maire de Saint-Etienne

De son côté, Jean-Pierre Berger s’est dit surpris de recevoir une vague de réactions négatives car « je ne vois pas pourquoi on se priverait de professionnels du secteur qui pourraient nous enlever une épine du pied ».

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