REPORTAGE – Depuis lundi, les travaux se sont intensifiés et les tramways ne circulent désormais plus sur le pont de pierre, qui relie la rive gauche à la rive droite. À vélo, à pied ou en bus-relais, les usagers sont obligés de s’adapter.
Les travaux du pont de pierre, à Bordeaux, ont commencé depuis avril, pour consolider l’édifice. «Si nous ne faisons rien, il peut s’effondrer», déclarait Pierre Hurmic, le maire de la ville, à la fin du mois de mars dernier. Depuis lundi, l’opération est entrée dans une nouvelle phase, et les tramways ne circulent plus sur le pont. Nouvelle phase qui marque aussi l’interruption des lignes C et D depuis la gare vers les Quinconces et vers Villenave-d’Ornon.
«Je dois avouer que je suis perdu, je prenais tout le temps le tram alors mes habitudes sont un peu chamboulées», regrette Marie-Hélène, 66 ans, qui a décidé d’emprunter le pont de pierre à pied pour rejoindre Stalingrad, sur la rive droite. «J’ai été complètement pris de court», explique de son côté Thomas, 22 ans et étudiant en école de marketing, qui habite près du quai de Queyries. «J’avais un examen lundi matin et j’avais complètement oublié que le tram ne circulait plus. J’ai voulu prendre un vélo mais il n’y en avait plus à la borne, donc j’ai couru ! Je suis arrivé avec cinq minutes de retard, mais j’ai plutôt réussi l’épreuve !», sourit le jeune bordelais.
«Quelques râleurs»
Pour éviter ce genre de désagréments, des points d’information, symbolisés par des petites tonnelles blanches, ont été installés pour aider les usagers à s’orienter. Les demandes se multiplient devant les agents en gilet rose de la TBM. «La plupart se questionnent sur les bus-relais à emprunter pour rejoindre les Quinconces ou la gare», nous confie un conseiller en mobilité rencontré sur place. «Nous sommes en présence renforcés au moins sur les deux prochaines semaines. Il y a quelques râleurs, mais globalement les gens sont informés du réseau de substitution», explique-t-il.
Pour pallier l’absence des tramways, Bordeaux-Métropole a mis en place plusieurs solutions. La ligne de bus 16 assure une fréquence de passage toutes les cinq minutes en empruntant le pont Saint-Jean, pour rejoindre la rive droite. En parallèle, les navettes fluviales Bato relient Stalingrad à la place des Quinconces toutes les 12 minutes. L’offre de vélos a également été étoffée grâce à l’installation de deux stations temporaires, proposant 30 vélos chacune. Certains habitués du tramway que nous avons croisés, se plaignent des bus de substitutions «trop bondés» aux heures d’embauche et de débauche.
Avec le début des travaux et la modification de la circulation survenue au début du mois de mai, la cohabitation des joggeurs, piétons, vélos, ou trottinettes est aussi devenu quelque peu difficile sur le pont, notamment aux heures de pointe. Des agents de la police municipale scrutent régulièrement les lieux. «Pour le moment, il n’y a pas eu d’incidents majeurs à signaler sur le pont. À partir du 2 juin, le niveau de vigilance renforcée sera maintenu», affirmait Marc Etcheverry, adjoint à la sécurité et à la tranquillité publique, la semaine dernière.