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Tesla s'effondre en Europe tandis que les ventes électrique

Le marché européen des véhicules électriques dessine un paysage paradoxal en ce début d’année 2025. Alors que les ventes globales de voitures électriques progressent de manière spectaculaire, atteignant 15,3% de parts de marché contre 12% l’année précédente, Tesla traverse une période particulièrement difficile sur le Vieux Continent. Cette situation illustre parfaitement les mutations profondes qui s’opèrent dans l’industrie automobile européenne.

Les quatre premiers mois de 2025 révèlent des tendances marquées : plus de 27% des véhicules livrés en Europe disposent d’une motorisation électrifiée, qu’il s’agisse de modèles purement électriques, hybrides ou hybrides rechargeables. Cette progression s’accompagne d’un recul significant des motorisations traditionnelles, avec une chute de 20,6% pour l’essence et 26,4% pour le diesel.

L’effondrement de Tesla sur le marché européen

La marque californienne enregistre une chute vertigineuse de 49% de ses ventes en Europe, incluant l’Union européenne, les pays de l’Association européenne de libre-échange et le Royaume-Uni. Cette dégringolade survient paradoxalement au moment où le marché des véhicules électriques affiche une croissance de 27,8% sur la même période.

La part de marché de Tesla s’est littéralement évaporée, passant de 1,3% à 0,7% en quatre mois consécutifs de déclin. Le Model Y, pourtant mis à jour cette année avec la version Juniper, ne figure plus parmi les véhicules électriques les plus vendus en Europe. Les observateurs pointent du doigt l’impact des prises de position politiques d’Elon Musk, qui semblent avoir durablement entaché l’image de marque, indépendamment des qualités intrinsèques des véhicules proposés.

La montée en puissance des constructeurs européens et chinois

Les consommateurs européens se tournent désormais massivement vers des alternatives locales et asiatiques. Le Skoda Elroq remporte un franc succès, tandis que les marques chinoises gagnent du terrain malgré l’application de droits de douane pénalisants. MG Motor, propriété du groupe chinois SAIC, a vu ses immatriculations bondir de 24,5% grâce notamment au succès du MG4.

Geely et sa marque Zeeker préparent également leur offensive européenne, avec notamment la version européenne de la populaire Seagull. Ces constructeurs chinois parviennent à maintenir leur compétitivité même avec l’alourdissement des coûts liés aux tarifs douaniers, témoignant de leur capacité d’adaptation au marché européen.

L’évolution des motorisations : vers un abandon progressif du thermique

L’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) confirme cette tendance lourde avec des chiffres éloquents. Les véhicules hybrides affichent une progression de 20,8%, tandis que les hybrides rechargeables enregistrent une hausse plus modeste de 7,8%. Cette répartition révèle les préférences des consommateurs européens qui privilégient encore la flexibilité des solutions hybrides.

Le diesel connaît un déclin particulièrement marqué, ne représentant plus que 9,6% des parts de marché européennes. Cette motorisation, qui dominait autrefois le paysage automobile continental, s’effrite plus rapidement que l’essence, reflétant un changement profond des mentalités vis-à-vis des émissions polluantes.

Un marché désormais mature et diversifié

La diversification de l’offre constitue l’un des facteurs clés de cette croissance. Les consommateurs européens disposent aujourd’hui d’un choix élargi de véhicules électriques, incluant des options abordables et qualitatives qui ne sacrifient plus l’agrément de conduite au prix. Cette démocratisation progressive éloigne définitivement l’électrique de son image de produit de niche.

  • Véhicules électriques : 15,3% de parts de marché (+3,3 points)
  • Hybrides : progression de 20,8%
  • Hybrides rechargeables : hausse de 7,8%
  • Essence : recul de 20,6%
  • Diesel : chute de 26,4%

Cette maturité du marché se traduit par une moindre dépendance aux incitations gouvernementales. Bien que certains pays de l’UE maintiennent des aides à l’achat, le secteur semble désormais suffisamment robuste pour résister à leur suppression éventuelle, contrairement aux craintes exprimées outre-Atlantique concernant les nouvelles politiques américaines favorisant le thermique.

L’Europe trace ainsi sa propre voie vers l’électrification, portée par une concurrence accrue et une offre enfin à la hauteur des attentes des automobilistes. Tesla devra impérativement réagir pour reconquérir un territoire qu’elle dominait encore récemment, dans un contexte où les alternatives crédibles se multiplient chaque mois.

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