Horaires variables : un défi de taille pour l’équilibre vie pro-vie perso des jeunes actifs. ©Freepik
Pour les générations montantes, un emploi n’est pas seulement une question de salaire, mais aussi de flexibilité et de qualité de vie. Pourtant, ce qu’ils considèrent comme un atout peut se transformer en véritable piège pour leur corps et leur esprit.
Il est temps de se poser la question : le travail à horaires variables est-il vraiment compatible avec un bien-être durable pour les jeunes adultes ?
Quand la flexibilité devient une contrainte Un mode de vie imposé, pas toujours bien choisi
Les jeunes adultes, de 18 à 30 ans, sont de plus en plus nombreux à accepter des emplois à horaires décalés ou variables, souvent par nécessité économique ou par désir d’un emploi flexible. Selon une étude de la DARES, le travail le samedi et le dimanche est particulièrement élevé chez les moins de 30 ans, ce qui témoigne de leur forte exposition aux horaires atypiques.
Si ce mode de travail peut sembler une réponse aux exigences de la vie moderne et à la quête de souplesse professionnelle, il n’en demeure pas moins un véritable défi pour leur bien-être.
En effet, contrairement aux générations précédentes, ces jeunes travailleurs sont moins enclins à accepter des emplois avec des horaires stricts. La quête de flexibilité est au cœur de leurs attentes. Cependant, ce que l’on ne leur dit pas toujours, c’est que ces horaires décalés peuvent perturber particulièrement deux éléments essentiels à leur santé: leur sommeil et leur alimentation.
Le sommeil : un cercle vicieux de fatigue
Le travail de nuit perturbe les rythmes circadiens, l’horloge biologique interne du corps, entraînant des désynchronisations entre le cerveau et les organes périphériques tels que le foie, le pancréas et le système digestif. Cette désynchronisation peut entraîner des troubles du sommeil, du métabolisme et augmenter le risque de maladies chroniques.
Les travailleurs de nuit sont ainsi plus susceptibles de souffrir de fatigue, d’insomnie et de somnolence diurne excessive. Sachant que ces troubles du sommeil peuvent affecter leur bien-être général et leur performance au travail.
L’alimentation : malmener son corps sans le savoir
Le travail de nuit perturbe le métabolisme, affectant la régulation de la glycémie, la production d’insuline et le métabolisme des graisses. Cette perturbation peut augmenter le risque de diabète, d’obésité et d’autres troubles métaboliques.
Les travailleurs de nuit ont tendance à adopter des habitudes alimentaires déséquilibrées, telles que la consommation de repas riches en graisses et en sucres à des heures inhabituelles. Cependant, ces habitudes parfois en décalage avec leurs besoins nutritionnels peuvent aggraver les risques de troubles métaboliques et affecter la santé digestive.
Un challenge pour la santé mentale
Cette désynchronisation du rythme circadien peut affecter l’humeur, augmentant le risque de troubles mentaux tels que l’anxiété et la dépression. Une étude menée auprès de 12 413 participants a révélé que les travailleurs postés présentaient des niveaux plus élevés de symptômes dépressifs et d’anxiété par rapport aux travailleurs ayant des horaires réguliers.
Ce manque de stabilité est source d’anxiété et d’une pression constante. Et les horaires de travail non standards peuvent aussi perturber les interactions sociales et familiales, contribuant à un sentiment d’isolement. Ces perturbations peuvent donc affecter le bien-être général des travailleurs.
Des solutions existent : une meilleure organisation est possible
Bien que ces horaires de travail représentent un défi, il existe des solutions pour aider les jeunes adultes à mieux gérer leur quotidien et préserver leur santé.
Optimiser la qualité du sommeil malgré les contraintes horaires
Le travail en horaires décalés perturbe profondément le rythme circadien, ce qui impacte la qualité du sommeil. Pour limiter l’impact sur le sommeil, il est recommandé de créer un environnement propice au sommeil : une chambre fraîche (entre 15 et 19°C), sombre (rideaux occultants ou masque) et silencieuse (bouchons d’oreille ou bruit blanc).
De plus, éviter les écrans au moins une heure avant le coucher est crucial pour limiter l’exposition à la lumière bleue qui inhibe la sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil.
Enfin, instaurer une routine régulière de coucher, même en horaires variables, permet de favoriser l’endormissement. Ces pratiques peuvent montrer une amélioration notable de la qualité du sommeil, même lorsque la durée totale reste réduite.
Adapter son alimentation à un rythme de travail décalé
Il est conseillé de privilégier des repas équilibrés, riches en fibres et en protéines, et de limiter les aliments gras ou très sucrés, particulièrement avant le sommeil. Fractionner l’alimentation en plusieurs petits repas adaptés au rythme de travail permet d’éviter les pics glycémiques et la fatigue digestive.
De plus, manger à heures régulières, même lors de travail de nuit, aide à stabiliser le métabolisme et à réduire le stress corporel.
Maintenir un équilibre social et psychologique
Des études montrent que maintenir des interactions sociales régulières, même limitées, améliore la résilience au stress et réduit les symptômes anxieux et dépressifs.
Organiser des temps pour des activités sociales, sportives ou culturelles, même en dehors des horaires traditionnels, aide à préserver le bien-être mental. Le soutien social est un facteur protecteur essentiel face à l’épuisement professionnel et à la détresse psychologique.
À SAVOIR
Faire un peu de sport régulièrement peut vraiment aider les jeunes qui travaillent en horaires décalés à mieux dormir. Une étude a montré que les personnes qui bougent assez souvent s’endorment plus vite et ont un sommeil plus réparateur, même quand elles travaillent la nuit ou ont des horaires changeants.
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